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Google Arts & Culture : faut-il s’inquiéter de cette application

Google Arts & Culture utilise-t-il la reconnaissance faciale pour constituer sa base de données ?

Une mise à jour de l’application Google Arts & Culture amuse la galerie depuis peu, elle offre une fonctionnalité de reconnaissance faciale qui va chercher dans les archives artistiques de l’application pour trouver le sosie d’une photo en version œuvre d’art parmi 70 000 portraits célèbres. L’application fait des ravages sur les réseaux sociaux, mais faut-il s’en inquiéter ?

La nouvelle fonctionnalité est disponible sur l’application Google Arts & Culture depuis un mois et suscite tellement d’enthousiasme que l’appli s’est retrouvée à la tête des téléchargements effectués depuis le début de cette année sur mobiles. Elle a fait l’objet de l’intérêt de nombreuses personnalités publiques qui se sont prêtées au jeu.

Des internautes s’inquiètent cependant du véritable objectif de l’application, ils soupçonnent Google de vouloir approvisionner sa base de données de reconnaissance faciale avec les photos des utilisateurs. Google rassure de son côté, assurant dans un billet de blog que l’outil ne conserve aucune donnée faciale une fois la reconnaissance faciale et la recherche de tableaux terminée.

La reconnaissance faciale est en pleine expansion et sera certainement au cœur du futur de l’intelligence artificielle, Florian Martin-Bariteau, directeur du Centre de recherche en droit, technologie et société de l’Université d’Ottawa reconnaît que « C’est la prochaine grosse étape dans le domaine ». Elle aurait des perspectives intéressantes et très positives, surtout lorsqu’il s’agit de retrouver des personnes enlevées ou disparues ou des criminels en fuite.

Elle permet également de traquer les usurpateurs d’identité comme ce que fait Facebook avec ses bases de données d’images importées par les utilisateurs. Mr Martin-Bariteau précise justement que « Facebook est capable de dire de manière précise si des gens mettent en ligne des photos de vous, sans que vous soyez tagués ».

Il y a cependant beaucoup de dérives potentielles à cette technologie, Marie Jean-Meurs, Professeure au département d’informatique de l’UQAM tempère à propos des déclarations qui se veulent rassurantes de Google « Bien sûr, si on s’apercevait que Google ne respecte pas son engagement, on pourrait le poursuivre. Mais quels sont les moyens qu’on a pour savoir s’il garde ou non nos images ? » Elle se demande également si l’on va un jour se retrouver sous surveillance citoyenne à la Big Brother « Est-ce qu’on va se retrouver avec des images de nous partout, qui déterminent où on est en tout temps ? ».

L’universitaire encourage la réflexion au sujet de la progression effrénée de l’intelligence artificielle et fait partie d’un groupe dédié à cet enjeu et créé récemment à l’UQAM sous le nom Legalia. Les experts vous conseillent d’ailleurs de rester prudents par rapport à ce que vous partagez sur les réseaux sociaux en suivant la règle communément admise de partager uniquement « que ce que vous seriez prêt à montrer à votre grand-mère et à votre futur employeur » selon Martin-Bariteau.

S’amuser avec Google Arts & Culture peut sembler être une bonne idée, mais réfléchissez-y à deux fois avant d’importer vos photos sur n’importe quel serveur.

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