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Orange Bouygues et Free déposent une offre conjointe pour SFR

Les trois opérateurs français annoncent une offre conjointe non contraignante pour reprendre la majorité des activités d’Altice France, dont SFR.

Les trois opérateurs annoncent une offre conjointe non contraignante pour reprendre l’essentiel des activités d’Altice en France, dont SFR, sur une valorisation indicative avoisinant 17 milliards d’euros. Le périmètre pressenti exclurait notamment XP Fibre, Intelcia, UltraEdge et les territoires ultramarins, ce qui ouvre un chantier sensible en matière de concurrence et de continuité de service.

L’essentiel

  • Offre conjointe non contraignante visant l’essentiel des activités d’Altice France
  • Périmètre excluant XP Fibre, Intelcia, UltraEdge et territoires ultramarins
  • Valorisation indicative autour de dix-sept milliards d’euros, à confirmer
  • Examen approfondi attendu par l’Autorité de la concurrence et l’Arcep
  • Services maintenus pour les clients durant l’ensemble du processus

L’initiative d’Orange, Bouygues Telecom et Free marque un tournant pour le marché français, plus de dix ans après l’arrivée de Free dans le mobile. Le trio vise une reprise de l’essentiel des activités d’Altice en France, dont SFR, via une proposition non contraignante et une clef de répartition indicative entre les groupes. Annoncée ce mardi 14 octobre 2025, l’opération s’inscrit dans un contexte de consolidation européenne et de pression financière sur Altice, avec un calendrier d’examen réglementaire qui s’annonce exigeant.

L’enjeu immédiat tient à la stabilité des réseaux et à la protection de la concurrence. Les opérateurs affirment viser la continuité de service et une trajectoire d’investissements soutenue, tandis que les autorités devront mesurer l’impact sur les prix, la qualité et l’innovation. La suite dépendra des audits, des contours définitifs et des remèdes potentiels exigés par l’Autorité de la concurrence et, le cas échéant, par la Commission européenne.

Ce que contient l’offre

Les trois groupes confirment une offre conjointe non contraignante couvrant la majorité des activités d’Altice en France, dont SFR, avec plusieurs exclusions explicites. Le périmètre pressenti ne comprendrait pas les participations dans Intelcia, UltraEdge et XP Fibre, ni les activités dans les territoires ultramarins, de sorte que la transaction se recentre sur le cœur télécom grand public et entreprises en métropole. La répartition indicative par valeur a été évoquée entre les partenaires, sous réserve de due diligence et d’arbitrages sur les actifs. Le message commun met l’accent sur la continuité de service, l’emploi et la discipline d’investissement, pour rassurer les clients et les partenaires.

Pour documenter l’annonce, les opérateurs renvoient à un texte publié ce jour, dont les grandes lignes détaillent une offre conjointe non contraignante et son périmètre envisagé, qui devra encore être affinée à l’issue des audits. Les points opérationnels à préciser incluent la répartition des bases d’abonnés, les activités entreprises, certains éléments d’infrastructure et la gestion des marques. Ces paramètres conditionneront la structuration finale, l’équilibre concurrentiel et la nature des remèdes potentiels. Les parties évoquent un processus par étapes, depuis l’audit jusqu’à d’éventuels accords engageants, avant toute notification formelle aux autorités.

Pourquoi SFR est à vendre

Le projet intervient après une séquence financière lourde pour Altice France. Un plan de restructuration homologué cet été réduit l’endettement, allonge des maturités et réaménage la gouvernance, ouvrant la voie à des cessions ciblées pour accélérer la désendettement. Dans ce cadre, SFR apparaît comme l’actif majeur susceptible d’améliorer rapidement le profil financier, compte tenu des besoins d’investissement élevés dans la fibre, la 5G et les services aux entreprises. Les conditions monétaires plus strictes ont encore tendu l’équation, rendant une opération capitalistique plus probable.

Les éléments financiers et juridiques de référence sur la restructuration d’Altice France sont rappelés par Reuters, qui décrit le plan de restructuration d’Altice France validé début août 2025, et en situe les principaux effets. La pression sur la génération de trésorerie, combinée à l’intensité capitalistique des réseaux, justifie une revue stratégique du périmètre. Le dossier SFR se place ainsi à l’intersection des besoins des créanciers, des impératifs opérationnels et du maintien d’un tissu concurrentiel dynamique, dimension qui pèsera dans l’évaluation des autorités.

Quels obstacles concurrentiels à court terme

Une reprise coordonnée par trois acteurs nationaux transformerait un marché historiquement structuré autour de quatre opérateurs de réseau. Un tel schéma appelle, au minimum, un examen approfondi par l’Autorité de la concurrence et une analyse technique de l’Arcep, le régulateur des télécoms. Les autorités testeront l’effet sur les prix, l’innovation, la qualité de service et l’accès de gros, notamment pour les marques de détail et les opérateurs virtuels. Elles regarderont aussi la concentration de fréquences, la mutualisation d’infrastructures et l’équilibre entre segments grand public et entreprises.

Plusieurs trajectoires de remèdes existent, allant de cessions d’actifs à des engagements d’accès réseau ou de portabilité renforcée. Le calibrage dépendra du périmètre exact transféré, de la cartographie des parts de marché locales et des chevauchements réseau. La presse économique internationale a souligné la portée de l’opération pour l’équilibre concurrentiel, au regard d’une valorisation indicative proche de 17 milliards d’euros, comme l’explique une analyse du Financial Times publiée ce 14 octobre, qui situe également les enjeux réglementaires. Le niveau d’examen requis pourrait s’élever si la Commission européenne est saisie, en raison de la taille et des effets transfrontaliers possibles sur certaines activités.

Ce que cela changerait pour les clients

À court terme, rien ne change pour les abonnés, qu’il s’agisse du fixe ou du mobile. Les contrats demeurent en vigueur, les réseaux fonctionnent et les conditions commerciales ne se modifient pas du seul fait d’une offre non contraignante. Les opérateurs insistent sur la continuité de service et la stabilité opérationnelle, en particulier durant les audits et les procédures réglementaires. Les communications aux clients devront rester claires, notamment sur les migrations techniques éventuelles et les engagements de qualité.

À moyen terme, l’impact dépendra des remèdes et de la structuration finale. Des engagements pourront viser la couverture, les délais d’intervention, la transparence tarifaire et l’accès de gros. Les entreprises et les collectivités attendront des garanties sur la résilience, la sécurité et la qualité des offres managées. La temporalité sera séquencée entre due diligence, signatures potentielles, information-consultation des représentants du personnel et contrôle des autorités. La portée de l’annonce initiale a été soulignée par « Le Monde », qui met en perspective les contours de l’offre et ses implications concurrentielles, avec un accent sur les exclusions de périmètre et la nécessité d’un examen poussé.

Que surveiller dans les prochains mois

La première étape consistera à finaliser les audits pour préciser le périmètre, l’allocation des actifs et les risques opérationnels. Viendront ensuite d’éventuels accords engageants, l’information-consultation des représentants du personnel et la notification formelle. Les décideurs publics suivront l’effet sur les prix, l’investissement et l’emploi, tandis que l’Arcep évaluera les impacts sur la qualité et la couverture. Les associations de consommateurs et les collectivités demanderont des garanties sur la continuité de service et l’équité d’accès.

Sur le plan concurrentiel, l’Autorité de la concurrence testera différents scénarios de remèdes, en croisant cartographies locales, parts d’abonnés et capacités réseau. Si des cessions ciblées ou des obligations d’accès sont retenues, un calendrier de mise en œuvre accompagnera la décision. Dans tous les cas, l’issue dépendra d’un équilibre entre stabilité industrielle, pression concurrentielle et protection des utilisateurs professionnels comme grand public. Un point d’attention sera la cohérence des engagements d’investissement avec les objectifs de couverture très haut débit et la transition vers des réseaux plus sobres en énergie.

Élodie Marchand

Élodie Marchand — Spécialiste du marketing d’influence, elle crée des partenariats authentiques entre marques et influenceurs, alliant créativité, stratégie et transparence.

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