L’arrivée de l’Ayaneo AM01S ravive l’idée d’une « Steam Machine » enfin crédible dans un format compact et taillé pour le salon. Avec un design rétro inspiré du Macintosh et une fiche technique ambitieuse, ce mini-PC a de vrais arguments visuels et matériels. Mais le choix de Windows 11, combiné à l’attente d’un matériel Valve potentiellement mieux intégré à SteamOS en 2026, place l’AM01S dans une zone d’incertitude, entre hommage séduisant et promesse inachevée.
L’essentiel
- L’Ayaneo AM01S est un mini-PC rétro, pensé pour un usage sur téléviseur.
- Windows 11 limite l’expérience console attendue dans ce format.
- Des projections attribuées à Linus Tech Tips évoquent une offre Valve en 2026.
- Une estimation autour de 699 $ revient comme seuil psychologique de comparaison.
Dix ans après l’échec des premières Steam Machines, le concept redevient pertinent. Le succès du Steam Deck a montré que Linux et SteamOS peuvent rendre le jeu PC plus accessible, plus fluide et plus cohérent pour un usage proche des consoles. Ayaneo tente de s’inscrire dans cette dynamique avec l’AM01S, mais le calendrier du constructeur se heurte à une attente grandissante, celle d’une réponse directe de Valve.
Un design séduisant, mais une expérience logicielle contrariée
Sur le plan matériel, l’Ayaneo AM01S se distingue nettement dans un univers de mini-PC souvent interchangeables. L’esthétique nostalgique des ordinateurs des années 80 et le petit écran rabattable lui donnent une identité forte, immédiatement reconnaissable. Cette singularité est un atout réel pour un produit qui cherche à s’installer durablement dans un salon.
L’appareil s’appuie aussi sur des processeurs AMD Ryzen performants, avec l’ambition de faire tourner des jeux exigeants en 1080p. Dans une logique purement technique, l’AM01S a donc de quoi transformer un téléviseur en station de jeu compacte. Le problème n’est pas tant la puissance que la manière de l’exploiter dans un contexte d’usage “console”.
C’est ici que Windows 11 devient le point de friction principal. Comme le souligne l’analyse de Tom’s Guide, l’expérience à la manette se dégrade dès que l’interface de Microsoft reprend la main. Pop-ups, mises à jour, gestion moins prévisible de la veille et navigation pensée pour souris et clavier rappellent qu’il s’agit d’un PC avant tout, pas d’une machine conçue autour d’un usage TV.
Là où SteamOS a popularisé une reprise rapide et une logique d’interface centrée sur le jeu, Windows impose une couche d’effort supplémentaire. Pour un appareil qui revendique un esprit “salon”, cet écart d’ergonomie devient un argument décisif, bien plus visible que la seule liste de composants.

L’ombre d’un matériel Valve attendu en 2026
Le contexte actuel rend le jugement sur l’AM01S plus sévère qu’il ne l’aurait été il y a deux ou trois ans. Plusieurs observateurs et analyses relayées par Linus Tech Tips évoquent la possibilité d’une Steam Machine officielle de Valve au printemps 2026. L’hypothèse n’a pas valeur d’annonce, mais elle change le cadre mental dans lequel l’AM01S est évalué.
Si Valve revient avec une machine intégrant matériel et SteamOS, l’entreprise pourrait offrir ce que les constructeurs tiers peinent à reproduire. Une interface parfaitement cohérente, un suivi logiciel longue durée et une optimisation pensée pour les usages de salon pourraient transformer une promesse diffuse en standard plus stable.
Dans ce scénario, l’AM01S apparaît comme un appareil de transition. Il propose un format attractif et une esthétique forte, mais doit justifier un choix d’OS qui semble aller à contre-courant de la direction que le marché attend, surtout depuis l’essor du Steam Deck.
La question cruciale du prix et du positionnement
Le défi d’Ayaneo est aussi économique. Une machine produite en volumes plus modestes a rarement la même marge de manœuvre qu’un acteur capable d’industrialiser à grande échelle. Or la perspective d’une offre Valve estimée autour de 699 $ sert déjà de repère psychologique, même si ce chiffre reste une projection externe et non un prix officialisé.
Cette référence implicite crée une pression directe. À expérience logicielle égale, un prix supérieur serait déjà difficile à défendre ; avec Windows 11 comme contrainte principale, l’exercice devient encore plus délicat. L’AM01S doit donc convaincre par son design, sa compacité et sa polyvalence, tout en assumant une ergonomie moins fluide qu’une solution SteamOS.
Pour une partie du public, le choix se résume à un arbitrage de calendrier. Investir aujourd’hui dans un mini-PC au style affirmé, avec les avantages et les contraintes de Windows, ou attendre 2026 dans l’espoir d’une expérience plus unifiée autour de SteamOS.
À suivre
La sortie de l’Ayaneo AM01S est un test utile pour mesurer l’appétit du marché envers des PC de salon compacts et identitaires. Si l’appareil trouve son public malgré son OS, Ayaneo aura démontré qu’un form-factor fort peut compenser une partie de la friction logicielle. Si l’intérêt reste limité, cela renforcera l’idée qu’une “Steam Machine” moderne ne peut réellement convaincre sans une intégration SteamOS de bout en bout.
D’ici 2026, l’AM01S pourrait donc incarner un avant-goût imparfait d’une tendance plus large. Il montre que le désir d’un PC de jeu simple à vivre sur téléviseur est bien réel, mais rappelle aussi que, dans ce segment, le logiciel reste l’argument décisif.
FAQ
Il est techniquement possible d’installer des alternatives comme Bazzite ou HoloISO. Le support des fonctions spécifiques de l’appareil, notamment l’écran secondaire et certains réglages de gestion thermique, peut toutefois rester partiel ou dépendre de la communauté.
SteamOS 3 n’est pas proposé comme solution universelle et officielle pour tous les constructeurs tiers. Windows permet aussi d’assurer une compatibilité immédiate avec le Game Pass et de nombreux lanceurs, ce qui reste un argument commercial pour un appareil polyvalent.
Si Valve lance effectivement un matériel dédié en 2026 avec une intégration SteamOS complète, la comparaison deviendra inévitable. L’AM01S conservera toutefois un avantage de disponibilité immédiate et un positionnement esthétique distinct, à condition que son prix reste cohérent avec l’expérience proposée.


