Apple perd son souffle, Zuckerberg passe à l’offensive

Amélie Robert
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Amélie Robert est la magicienne qui insuffle une touche humaine et stratégique à chaque campagne d’email marketing. Avec une décennie d’expérience dans la création et la...
Mark Zuckerberg sur scène et logo lumineux d’Apple sur une façade vitrée
Mark Zuckerberg multiplie les attaques publiques contre Apple, pointant une stagnation de l’innovation autour de l’iPhone.

Mark Zuckerberg enterre l’ère de l’iPhone et propulse les lunettes connectées comme nouveau centre de gravité technologique. Une prise de parole volontairement provocante, mais stratégiquement alignée sur les ambitions de Meta.

L’iPhone ne fait plus rêver. Du moins, pas aux yeux de Mark Zuckerberg, qui n’a pas mâché ses mots face à Apple. Invité du podcast The Joe Rogan Experience, le patron de Meta a lâché une phrase qui résonne comme un coup de tonnerre dans la Silicon Valley : « On dirait qu’ils n’ont rien inventé de vraiment grand depuis un moment. » Derrière l’apparente provocation, un message bien plus structuré se dessine : Meta n’entend plus jouer le rôle de suiveur.

Une critique ciblée qui masque une vision stratégique

Zuckerberg ne s’en prend pas simplement à la politique d’Apple ou à ses produits récents. Il questionne l’ensemble de sa trajectoire. Pour lui, depuis le lancement de l’iPhone par Steve Jobs, la firme de Cupertino n’a plus produit de rupture. Et cette stagnation ne serait pas seulement esthétique ou logicielle, mais commerciale. Il évoque une possible baisse des ventes, des règles de plateforme devenues arbitraires, et une perte d’élan qui fragilise l’aura d’Apple.

Cette critique intervient à un moment charnière. Meta et Apple sont désormais concurrents directs sur un marché encore jeune : celui des casques de réalité mixte. Entre le Meta Quest 3 et le Vision Pro, deux visions du futur s’affrontent. L’une mise sur l’accessibilité et la polyvalence, l’autre sur la puissance et l’écosystème propriétaire. Mais la confrontation ne s’arrête pas là.

En filigrane, Zuckerberg esquisse une bascule beaucoup plus large. Pour lui, les smartphones ont atteint leur plafond. Le futur se jouera ailleurs, dans un univers où l’écran n’est plus une surface mais un flux immersif.

Lunettes connectées et fin du smartphone : une prophétie à horizon 2030

Meta n’avance pas à l’aveugle. Ses lunettes Ray-Ban connectées, encore modestes en adoption, préfigurent une stratégie à long terme. L’idée ? Supplanter peu à peu le smartphone dans les usages quotidiens. Messages, vidéos, informations contextuelles, tout cela serait projeté directement dans le champ de vision, avec une couche d’intelligence artificielle embarquée.

L’ambition n’est pas simplement technique, elle est philosophique : rendre les technologies plus discrètes, plus intuitives, plus ancrées dans le réel. Zuckerberg insiste d’ailleurs sur ce point : les lunettes sont le support idéal pour l’IA, car elles épousent le regard, les gestes, la voix. Loin du réflexe de sortir un objet de sa poche, il s’agit de ramener le numérique à hauteur d’yeux.

Ce virage ne relève pas de la science-fiction. Zuckerberg l’assume : « Cela passera comme avec les ordinateurs. On continue à les utiliser, mais pour beaucoup de choses, on préfère aujourd’hui le mobile. Demain, ce sera les lunettes. »

Derrière cette déclaration, on devine une mise en tension stratégique. Meta prépare le terrain, non seulement contre Apple, mais contre l’ensemble du paradigme actuel.

Meta et Apple : même champ de bataille, visions opposées

Il ne s’agit plus de savoir qui fabrique le meilleur casque, mais qui propose l’interface du futur. D’un côté, Apple perfectionne son écosystème autour d’un appareil haut de gamme, dense en pixels et en technologies propriétaires. De l’autre, Meta cherche à bâtir une plateforme ouverte, plus abordable, plus souple — et surtout pensée pour le long terme.

La Vision Pro d’Apple, bardée de capteurs et de micro-écrans, impressionne mais reste cantonnée à une élite. Le Meta Quest, en revanche, s’inscrit dans une logique de diffusion massive. Et ce différentiel pourrait bien faire la différence dans les années à venir.

À travers cette rivalité, une question persiste : à qui revient le pouvoir de façonner la prochaine décennie numérique ? En s’attaquant frontalement à l’iPhone, Zuckerberg ne règle pas ses comptes. Il redéfinit les règles du jeu.

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