Technologie

Facebook vs YouTube : LeWeb est l’occasion de parler de la guerre de la vidéo

La récente tenue de l’édition 2014 de LeWeb a notamment été l’occasion d’aborder la guerre de la vidéo que se livrent Facebook et YouTube.

L’intérêt récent de Facebook pour la vidéo a certainement échappé à aucun utilisateur du réseau social tant la plateforme privilégie désormais la visibilité de ce type de contenu dans les newsfeeds. Chiffres fracassants à l’appui, Facebook veut clairement venir taquiner l’incontestable leader du marché, YouTube, sur son propre terrain.

Pour s’en convaincre, il suffit de reprendre l’intervention de Fidji Simo lors de l’édition 2014 de LeWeb. Cette Française expatriée à la Silicon Valley occupe en effet le poste de Directrice de l’équipe en charge de la vidéo chez Facebook.

Elle résume que ce sont désormais plus d’un milliard de vidéos qui sont vues chaque jour… soit 50% de progression entre mars et juillet 2014, notamment grâce à l’introduction de l’autoplay. Elle précise que 65% des vues sont réalisées sur mobile.

Comparativement à YouTube, il faut par exemple dire que la bande-annonce du dernier film « Fast and Furious » a été vue 100 millions de fois en 48 heures sur Facebook et presque dix fois moins sur YouTube. Alors que la guerre de la vidéo est déclarée entre les deux plateformes, cet écart peut sembler énorme… mais il faut préciser certains points :

  • Personne ne précise l’investissement publicitaire fait sur chacune des plateformes
  • Facebook comptabilise une vue dès 3 secondes de visionnage
  • YouTube comptabilise une vue après 5 secondes d’un visionnage initié par un format publicitaire pre-roll premium (non-skipable), ou que 80% de la vidéo a été visionnée lorsque sa vue est initiée par un format publicitaire TrueView (skipable), ou que 20% d’une vidéo de 30 secondes ou moins a été vue dans le cas d’un visionnage initié organiquement, ou encore le visionnage de 30 secondes d’une vidéo de plus de 30 secondes initiées organiquement.

De fait, guerre il y a, mais avec des chiffres qui ne sont pas comparables entre les deux protagonistes !

L’autre différence de taille entre YouTube et Facebook est que le premier fait valoir son « catalogue » et son « moteur de recherche » alors que le second met en avant des vidéos remontées par son algorithme de recherche qui connait si bien ses utilisateurs.

L’arme secrète de Facebook, alors que le réseau social peut parfaitement promouvoir des vidéos de YouTube, est que les liens vers les autres sites proposant un player lisible dans le vil d’actualité sont pénalisés et moins visibles que les vidéos natives, une manière de promouvoir son propre contenu.

Cette caractéristique n’est bien évidemment pas annoncée officiellement, ce qui n’empêche pas la majorité des annonceurs d’en avoir fait le constat. Cette manière de faire n’est pas propre à Facebook vu que Google en fait de même avec son moteur de recherche au sujet des vidéos de Dailymotion ou autres plateformes.

Preuve que la réputation de YouTube commence légèrement à s’effriter, de nombreux médias commencent à prendre en considération la visibilité vidéo offerte par Facebook, à l’instar de plusieurs initiatives d’ABC News, de France 24 ou de BBC News, qui postent des sujets spécialement adaptés au réseau social.

Alors que Facebook dispose déjà d’un arsenal de produits publicitaires conséquent, faire précéder une vidéo d’une publicité de type pré-roll au démarrage semble actuellement pas être d’actualité surtout que Fidji Simo a plutôt évoqué le Call-to-Action, c’est-à-dire la possibilité pour l’annonceur de proposer un lien de son choix en fin de vidéo, notamment pour renvoyer vers un site dont il a la propriété et sur lequel il peut monétiser l’audience.

Au sujet de la monétisation, Fidji Simo ne confirme pas, ni d’infirme, qu’il y a de la monétisation directe sur Facebook pour l’instant.

Facebook semble donc tout faire pour tenter de rivaliser avec YouTube. Comme le véritable nerf de la guerre est le contenu, les créateurs de contenus seront aux premières loges dans cet affrontement. Il sera très intéressant d’observer comment les deux plateformes vont faire pour les gérer.

Si Facebook ne propose à l’heure actuelle aucun système de rémunération aux créateurs, ceux-ci utilisent déjà depuis de nombreuses années le réseau social pour dialoguer avec leurs fans. Dès lors, que se passera-t-il dans un avenir proche ? Est-ce qu’ils vont directement diffuser des vidéos sur le réseau social ?

Si cet article a captivé votre intérêt, vous trouverez certainement les prochains tout aussi passionnants. Assurez-vous de ne rien manquer en vous abonnant à linformatique.org sur Google News. Suivez-nous aussi sur Facebook et Twitter.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page