Gros coup d’accélérateur pour la biométrie
Pour contrer la hausse du piratage informatique, la biométrie prend de plus en plus d’ampleur.
Alors que des dizaines de millions de mots de passe ont été volés ces dernières années, des solutions sont mises en application pour tenter de supprimer le mot de passe, ce que de nombreux spécialistes considèrent être le maillon faible du processus de sécurité. C’est ainsi que la biométrie prend de plus en plus d’ampleur, que cela soient les empreintes digitales, le balayage de l’iris, ou encore la reconnaissance du visage ou de la voix.
De l’avis de Ramesh Kesanupalli, vice-président de FIDO (Fast Identity Online Alliance,), la biométrie va prendre une place prédominante dans les nouvelles techniques d’authentification. « Si vous n’éliminez pas le mot de passe, vous ne résolvez pas le problème, vous traitez juste les symptômes », explique-t-il.
C’est ainsi qu’il considère qu’Apple a réalisé « un coup de maître» en permettant au bouton principal du téléphone de reconnaître l’empreinte digitale […] L’utilisateur n’a aucun apprentissage à faire, l’utilisation est fluide ». De plus, son empreinte est stockée uniquement sur son téléphone, et non pas dans des bases de données, ce qui limite les possibilités de vol de celle-ci.
Si Apple a introduit le TouchID, Samsung a emboité le pas, tout comme plusieurs autres fabricants. Il est d’ailleurs estimé que plus de 50% des terminaux mobiles utiliseront de la biométrie d’ici 2020.
Preuve que cette volonté de passer à la biométrie est générale, même Microsoft a annoncé que son futur Windows 10 prendra en charge l’identification biométrique.
Mais attention, la biométrie ne semble pas forcément être la panacée ultime. En effet, Sascha Meinrath, spécialiste des nouvelles technologies à la fondation New America, met en garde contre la fait que « Si votre carte de crédit est compromise, vous pouvez avoir une nouvelle carte de crédit, mais qu’est-ce que vous faites si c’est l’iris de votre œil ou vos empreintes digitales qui sont piratés ? ».
Alors qu’il y a déjà eu des contrefaçons d’empreintes digitales, son avertissement ne doit pas être pris à la légère, les autres techniques biométrique pourraient parfaitement subir le même sort. « On va entrer dans un autre genre de problèmes de sécurité », souligne-t-il.
C’est ainsi que Stephanie Schuckers, universitaire et directrice d’un centre de recherche sur les technologies d’identification, explique que certaines recherches visent à renforcer la sécurité des méthodes biométriques en se concentrant notamment sur la « détection du vivant », justement pour éviter les fausses empreintes ou autres données biométriques.