Sciences

IXV : l’Europe de l’espace va s’essayer à la rentrée dans l’atmosphère

L’Europe de l’espace va lancer l’IXV, un petit avion spatial expérimental qui doit tester la rentrée contrôlée dans l’atmosphère.

« L’Europe excelle à mettre des satellites en orbite. Nous avons aussi un bon savoir-faire pour réaliser des amarrages, comme l’a montré le cargo ATV. Mais nous sommes derrière les Américains, les Russes et même les Chinois en matière de rentrée dans l’atmosphère », reconnaît Giorgio Tumino, responsable du programme IXV à l’Agence spatiale européenne (ESA). « Le retour d’orbite est une des disciplines les plus difficiles à réaliser dans le domaine du spatial », explique-t-il encore.

C’est dans le but d’expérimenter la rentrée contrôlée dans l’atmosphère que l’Europe de l’espace va lancer ce mercredi l’IXV, petit avion spatial expérimental.
Dépourvu d’ailes, l’IXV (Intermediate eXpérimental Vehicle) mesure cinq mètres de long et pèse environ deux tonnes. Ce vaisseau non habité volera un peu comme un avion lors de sa rentrée dans l’atmosphère, grâce à son design aérodynamique.

C’est à 13h00 GMT que l’IXV décollera à bord d’une fusée Vega depuis la base de Kourou. La mission sera très courte : une centaine de minutes.

Après s’être séparé de son lanceur 18 minutes après son décollage, l’IXV grimpera à une altitude de 450 kilomètres avant d’entamer sa descente. À une hauteur de 120 kilomètres, l’engin rentrera dans l’atmosphère à la vitesse de 7,5 km par seconde (27 000 km/h). Le frottement ralentira le vaisseau, l’énergie cinétique se transformant alors en énergie thermique avec des températures qui vont atteindre les 1 700 degrés Celsius.

Grâce à sa forme aérodynamique, l’IXV volera brièvement avant que ses parachutes s’ouvrent pour qu’il amerrisse à un point précis dans l’Océan Pacifique, loin de toute zone habitée. Un bateau récupérera finalement l’engin.

Il faut rappeler que l’Europe, dans les années 80, avait l’ambitieux projet de l’avion spatial Hermès pour transporter des astronautes, un projet abandonné en 1993.
« L’Europe a choisi une voie médiane entre les capsules, qui sont simples, mais pas manœuvrables à l’atterrissage et les véhicules avec des ailes, très manœuvrables, mais très complexes et coûteux », souligne encore Giorgio Tumino.

L’IXV a été conçu avec Thales Alenia Space comme maitre d’œuvre d’un consortium comptant une quarantaine d’entreprises européennes.

Si la mission se déroule bien mercredi, l’Europe aura franchi un important pas en direction des lanceurs réutilisables, du retour d’échantillons de l’espace et du retour d’astronautes sur Terre.

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