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Le documentaire « Les promesses brisées d’Apple » qui offense Apple

Le documentaire « Les promesses brisées d’Apple » tourné par la BBC dans une usine chinoise de Pegatron offense Apple.

Tout le monde se rappelle certainement des remous provoqués par le documentaire de Cash Investigation sur les fabricants de smartphones en général. Lorsque la cible est précisément Apple est que l’équipe qui réalise le documentaire est la prestigieuse BBC, l’impact est tout autre.

Pour son documentaire intitulé « Les promesses brisées d’Apple », une équipe de BBC Panorama a réussi à s’infiltrer dans l’une des usines de l’un des sous-traitants d’Apple en Chine, en l’occurrence Pegatron. Dans le reportage, on découvre un travailleur qui enchaîne 18 jours d’affilés sans jour de repos, des rotations de 12 heures au lieu des habituels shifts de 8 heures, avec des scènes montrant des ouvriers s’endormant sur les lignes d’assemblage des iPhone 6 ou des compteurs quotidiens grimpant même jusqu’à 16 heures ! Il est également fait mention de salariés qui, une fois de retour aux dortoirs, ne prennent pas le temps de manger pour directement aller dormir…

Si les faits mentionnés par les journalistes de BBC Panorama sont avérés, les conditions de travail chez Pegatron ont de quoi être particulièrement alarmantes.

Poussant plus avant leurs investigations, les journalistes se sont rendus en Indonésie pour voir les conditions de travail des sous-traitants en charge de l’extraction de l’étain. La vue de Rainto, un enfant de 12 ans qui travaille dans une mine d’étain, a de quoi choquer les esprits.

Alors que les chefs d’accusation sont très lourds, la réaction d’Apple ne s’est pas fait attendre.

C’est Jeff Williams, vice-président des opérations chez Apple, qui a envoyé une réponse par e-mail aux quelque 5 000 employés d’Apple au Royaume-Uni. Le message commence par : « Comme beaucoup d’entre vous, Tim et moi-même avons été profondément offensés par l’idée qu’Apple pourrait ne pas tenir ses engagements auprès de travailleurs de notre chaîne logistique ou tromper nos clients de quelque façon que ce soit ».

Évoquant les conditions de travail sur les chaînes de production de Pegatron, il rétorque : « Nous ne connaissons aucune autre société qui fasse autant qu’Apple pour assurer des conditions de travail justes et sûres, pour découvrir et comprendre les problèmes, pour arranger et assurer un suivi quand un problème surgit, et pour montrer de la transparence dans les opérations de nos fournisseurs ». Jeff Williams ajoute : « Le rapport de Panorama sous-entend qu’Apple ne cherche pas à améliorer les conditions de travail. Laissez-moi vous dire, rien ne saurait être plus éloigné de la vérité. Nous ne nous reposerons pas tant qu’il restera des personnes dans notre chaîne logistique qui ne seront pas traitées avec le respect et la dignité qu’elles méritent ».

Pour illustrer cela, quelques exemples sont donnés comme le rappel que la grande majorité des travailleurs des chaînes logistiques travaillait plus de 60 heures par semaine, parfois même plus de 70 heures il y a encore quelques année, mais aussi le fait qu’Apple a décidé de suivre avec précision les emplois de temps de plus d’un million d’employés et d’entreprendre les actions adéquates en fonction des relevés pour arriver, cette année, à un taux de conformité de 93% à la limite des 60 heures de travail hebdomadaire.

Il est aussi expliqué qu’Apple annonce avoir récupéré 20 millions de dollars des sommes extorquées aux travailleurs par des marchands de main d’œuvre qui confisquaient les passeports des employés, mais aussi que plus de 750 000 personnes bénéficient d’un programme éducatif mis en place par Apple au sein des entreprises.

Au sujet de l’extraction de l’étain en Indonésie, Apple se défend en affirmant qu’il s’agit d’un problème identifié connu. Des dizaines de milliers d’artisans mineurs vendent leur étain à des intermédiaires, qui revendent à des fonderies, qui livrent des fournisseurs de composants, qui vendent au monde entier, un système qui provoque beaucoup d’abus et de corruption. Plutôt que de fuir, ce qui aurait été une solution, la marque à la pomme a préféré cofonder un groupement de travailleurs de l’étain indonésien dans le but de responsabiliser les fonderies, et par voie de conséquence les mineurs.

Pour finir, Jeff Williams conclut ainsi : « Nous savons qu’il existe de nombreux problèmes là-bas, et nous n’en avons pas encore terminé. Mais nous ne nous reposerons pas tant qu’il restera des personnes dans notre chaîne logistique qui ne seront pas traitées avec le respect et la dignité qu’elles méritent ».

Depuis le temps que les conditions de travail en Chine sont pointées du doigt, la conclusion de Jeff Williams sonne un peu comme une promesse jamais tenue, et cela même si des efforts ont été entrepris.

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