Le réchauffement climatique serait incompatible avec l’éradication de la pauvreté
Selon un rapport de la Banque mondiale, les changements climatiques vont réduire le rendement des cultures, ce qui aura des effets néfastes sur tous les efforts de lutte contre la pauvreté dans le monde.
Dans un nouveau rapport, la Banque mondiale souligne que l’impact du réchauffement climatique pourrait profondément modifier les rendements des cultures et l’approvisionnement en eau dans le monde, ce qui saperait les efforts fait éradiquer l’extrême pauvreté. C’est ainsi que le rapport tire le signal d’alarme en déclarant : « Sans une action forte et rapide, le réchauffement pourrait dépasser 1,5-2 degrés Celsius et les impacts résultants pourraient aggraver considérablement la pauvreté intra et intergénérationnelle dans plusieurs régions à travers le monde ».
Pour Jim Yong Kim, le président de la Banque mondiale, les signaux sont « alarmants ». Il déclare notamment que « Les changements climatiques dramatiques et les phénomènes météorologiques extrêmes affectent déjà des millions de personnes partout dans le monde, endommagent les cultures et les côtes et mettent en péril l’approvisionnement en eau ». Faisant remarquer que les événements climatiques extrêmes ne sont désormais plus évitables, il donne l’exemple de la récente canicule en Australie et de la récente importante chute de neige sur Buffalo (États-Unis).
Il ajoute que « Mettre fin à la pauvreté, accroître la prospérité mondiale et réduire l’inégalité mondiale sont déjà difficile. Cela sera encore beaucoup plus difficile avec le réchauffement de deux degrés Celsius », précisant que « À quatre degrés, il y a un doute sérieux à pouvoir atteindre ces objectifs ».
Selon le rapport, les impacts sur la pauvreté aggravés par le changement climatique sont vastes et complexes. Ils vont par exemple réduire le rendement du soja au Brésil de 70%, celui du blé, du maïs et de la raison de 50% en Macédoine, mais aussi réchauffer le pergélisol dans le nord de la Russie, ce provoquera une hausse des émissions de méthane nuisibles, un facteur qui amplifierait en plus la tendance au réchauffement. Parallèlement à cela, les ressources en eau et l’agriculture seront gravement menacées par le réchauffement au Moyen-Orient et Afrique du Nord.
Plus que le problème des ressources en elles-mêmes, les changements climatiques pourraient également jouer un rôle sécuritaire « en plaçant des pressions supplémentaires sur les ressources déjà rares et en renforçant ces menaces préexistantes que l’instabilité politique, la pauvreté et le chômage », souligne encore le rapport.