L’Europe met la pression sur Google
L’Europe ne cesse pas d’accentuer sa pression sur Google. C’est au tour du Parlement européen de voter pour le démantèlement du géant de l’internet.
Chaque année, le Parlement européen adopte des dizaines de résolutions pour porter certains sujets à l’attention de la Commission européenne, la seule autorité européenne qui détient l’initiative législative. Ce jeudi, il a voté une résolution demande le démantèlement de Google avec une décision qui « appelle la Commission à envisager des propositions visant à séparer les moteurs de recherche des autres services commerciaux ».
Cette proposition a été adoptée par 384 voix, 174 contre et 56 abstentions.
Par son vote, le Parlement européen met la pression sur Google, adresse un signal fort à la Commission européenne, mais vise surtout à donner un signal fort aux géants du web américains tels que Google. Il est à préciser que cette décision n’est nullement contraignante.
Suite à ce vote, Al Verney, le porte-parole de Google à Bruxelles, s’est refusé à tout commentaire.
Alors que la Commission européenne a ouvert une enquête contre Google en 2010 pour abus de position dominante, ce vote n’est qu’une pression supplémentaire adressée au géant américain de l’internet, une preuve de plus de l’antipathie que suscite la firme de Mountain View.
Pour Axelle Lemaire, la secrétaire d’État française chargée du numérique, ce vote exprime clairement la volonté des eurodéputés, « les États ont désormais la responsabilité de se saisir de cette question […] de répondre à des situations d’abus de position dominante qui peuvent potentiellement se transformer en abus de position écrasante ».
Pour Matthias Machnig, son homologue allemand, il réclame « un réexamen des règles de la concurrence en Europe pour les adapter à l’économie numérique ».
Les deux ministres ont par ailleurs indiqué avoir écrit conjointement à la Commission dans le but que soit lancée une consultation publique sur la régulation des grands acteurs du numérique, y compris sous l’angle fiscal, une initiative qui vise une fois de plus Google, mais aussi Apple, Facebook et Amazon.