Technologie

Un moteur de recherche pour traquer les cybercriminels dans le web profond

Le web profond est le repaire d’activités illégales telles que pédopornographie, le trafic de drogue ou encore la traite d’êtres humains. Les États-Unis ont développé un moteur de recherche pour traquer ce genre d’activités.

Enfoui au fin fond d’internet, à l’abri des moteurs de recherches, des activités illégales telles que pédopornographie, le trafic de drogue ou encore la traite d’êtres humains se croyaient jusqu’à présent à l’abri des organismes de police. Ce n’est désormais plus le cas.

La DARPA a développé un moteur de recherche baptisé Memex, une contraction de mémoire et index. Cet outil permet de fouiller ce qu’on appelle le web profond, identifier des choses trop subtiles pour être reconnues par des enquêteurs humains.

Annoncé l’année dernière par la DARPA, l’agence a récemment donné un aperçu de Memex. « Les recherches communes manquent d’information sur le web invisible, le web non indexé par les moteurs de recherche commerciaux standard. Memex a été conçu pour surmonter ces difficultés en étendant la portée des capacités de recherche pour organiser des sous-ensembles d’informations fondées sur des intérêts individuels »

Concrètement, Memex parcourt tous les aspects du web, y compris ceux qui sont dissimulés dans le web profond, pour créer des mappages de données qui pourraient révéler des indices sur des activités illégales. Une des cibles est par exemple la traite d’êtres humains. Le programme recherche des modèles dans les annonces de sexe en ligne ou les sites pornographiques, puis en cherchant d’autres liens, comme des adresses e-mail ou des numéros de téléphone, etc. jusqu’à une identification. « Ces modèles pourraient révéler les liens que les enquêteurs humains ne pouvaient pas remarquer », explique Chris White, de la DARPA.

« En inventant de meilleures méthodes pour interagir et partager les informations, nous voulons améliorer la recherche de tout le monde et individualiser les accès à l’information. Facilité d’utilisation pour les non-programmeurs est essentielle », ajoute-t-il.

Le nom Memex provient de l’hypothétique appareil décrit dans « As We May Think », un article paru en 1945 dans The Atlantic Monthly. Ecrit par Vannevar Bush, directeur de l’US Office of Scientific Research et Development (OSRD) pendant la Seconde Guerre mondiale, l’article décrivait Memex comme un ordinateur analogique qui compléterait la mémoire humaine.

Memex doit son nom à un hypothétique appareil mentionné dans un article paru en 1945 dans The Atlantic Monthly. Il s'agissait d'un ordinateur analogique qui compléterait la mémoire humaine pour stocker et renvoyer automatiquement à tous les livres de l'utilisateur, documents et autres informations.
Memex doit son nom à un hypothétique appareil mentionné dans un article paru en 1945 dans The Atlantic Monthly. Il s’agissait d’un ordinateur analogique qui compléterait la mémoire humaine pour stocker et renvoyer automatiquement à tous les livres de l’utilisateur, documents et autres informations.

Au mois de décembre dernier, le gouvernement britannique a annoncé la mise en place d’une unité spécialisée pour traquer des pédophiles dans le web profond. Il a été dit que l’Agence nationale de la criminalité et le Government Communications Headquarters (GCHQ) allaient utiliser des avancées technologiques pour retracer l’« empreinte numérique » laissées par les utilisateurs qui publient dans la partie sombre net. On peut penser qu’il s’agit de Memex.

En décembre, le Premier ministre David Cameron a déclaré qu'une unité spécialisée a été mise sur pied pour traquer les pédophiles utilisant le web profond pour partager de la pornographie enfantine.
En décembre, le Premier ministre David Cameron a déclaré qu’une unité spécialisée a été mise sur pied pour traquer les pédophiles utilisant le web profond pour partager de la pornographie enfantine.

Pour éviter le partage de milliers d’images d’abus sexuel sur des enfants, Microsoft, Google, Twitter, Facebook et Yahoo utilisent des « empreintes digitales », plus précisément des valeurs de hachage pour éviter leur partage. Google a également développé une nouvelle technologie pour identifier et bloquer les vidéos de maltraitance.

Si cet article a captivé votre intérêt, vous trouverez certainement les prochains tout aussi passionnants. Assurez-vous de ne rien manquer en vous abonnant à linformatique.org sur Google News. Suivez-nous aussi sur Facebook et Twitter.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page