Economie

Xiaomi a les dents longues

Il n’a fallu que quelques années à Xiaomi pour passer du statut de start-up à celui de géant industriel, une réussite qui démontre que le groupe chinois a les dents longues.

Comme le démontre sa fulgurante ascension, Xiaomi a les dents longues, très longues. Alors que la société a été fondée en 2010, il n’aura fallu en effet que quelques années pour que la firme chinoise passe du statut de start-up à celui de géant industriel.

Avec 61 millions de smartphones vendus en 2014, en hausse de 227% par rapport à l’année d’avant, Xiaomi occupe désormais le troisième rang mondial sur un marché des smartphones extrêmement concurrentiel. Même si cette marque est largement méconnue en Occident, son ascension fulgurante ne fait désormais plus sourire ses concurrents.

La preuve que Xiaomi a envie de poursuivre sur sa lancée actuelle est que Lei Jun, le patron quadragénaire de la société, n’hésite pas à affirmer que « Dans les cinq à dix prochaines années, Xiaomi a l’occasion de devenir le numéro un du secteur des smartphones ».

Pour assoir sa croissance, Xiaomi a adopté plusieurs recettes. Une a été de chasser des têtes chez des grands noms du marché, par exemple chez Microsoft, Motorola ou Yahoo. C’est ainsi que le cofondateur de Xiaomi, Lin Bin, vient de Google. Hugo Barra, un de ses cerveaux du moteur de recherche, a d’ailleurs également rejoint le groupe chinois en 2013.

Une autre recette, certainement la plus importante, est de proposer du haut de gamme à petit prix en limitant de façon drastique les coûts de production et de vente pour pouvoir proposer des appareils nettement moins chers que ceux d’Apple et de Samsung notamment. C’est de cette manière que le Mi 4, un smartphone dernier cri, est vendu à un tarif inférieur à la moitié de celui d’un iPhone 6 de même capacité.

Alors que les détracteurs de Xiaomi accusent le groupe chinois de tout simplement copier les iPhone d’Apple, il est force de constater que la firme de Cupertino n’a pour le moment intentée aucune action contre Xiaomi alors même que Jony Ive, le responsable du design des produits Apple, a clairement utilisé le terme « vol » en évoquant les similarités existantes entre les iPhone et les smartphones de Xiaomi.

Preuve que les recettes appliquées par Xiaomi séduisent, le groupe a réussi le mois dernier une levée de fond de plus d’un milliard de dollars, preuve que les investisseurs sont également séduits par ce succès.

À l’heure actuelle, les appareils Xiaomi sont essentiellement proposés en Chine, à Taïwan, Hong Kong et en Asie du Sud-Est. La conquête du reste du monde n’est qu’une question de temps. Pourtant, tout ne risque pas d’être aussi simple que cela, comme ce qui se passe actuellement en Inde.

En raison d’une plainte au sujet de violation de brevets déposée par Ericsson, la vente des appareils Xiaomi a été suspendue. Cela vise peut-être à démontrer que la concurrence attend que le groupe chinois s’éloigne de sa base, où il est relativement protégé, pour l’attaque, notamment en justice.

C’est ainsi que Wang Jun, du cabinet Analysys International, considère que « Quand bien même Xiaomi parviendrait à résoudre tous ses problèmes de propriété industrielle sur ses marchés à l’étranger, il lui faudrait des années avant de dépasser Apple en parts de marché ». Dès lors, est-ce que les dents longues de Xiaomi vont s’émousser loin de l’Asie ?

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