Comment Google utilise l’intelligence artificielle pour renforcer la sécurité en ligne

Isabelle Rousseau
Rédigé par Isabelle Rousseau
Une figurine robotique devant un écran affichant le logo Google et les mots "Artificial Intelligence"
Une intelligence artificielle locale pour détecter les escroqueries : Google embarque sa technologie directement dans Chrome pour Android. REUTERS/Dado Ruvic/Illustration/File Photo

Sur les smartphones Android, Chrome s’enrichit d’un garde-fou discret mais puissant : Gemini Nano. Cette IA intégrée, formée pour détecter les escroqueries web en temps réel, agit avant même que le danger ne soit signalé. Une innovation qui rebat les cartes de la prévention numérique.

À première vue, rien ne distingue le navigateur Chrome de la veille. Mais derrière l’interface familière, une révolution silencieuse s’opère. Google y a discrètement implanté Gemini Nano, une intelligence artificielle embarquée capable d’analyser, localement, le comportement des pages web. L’objectif : identifier les signes d’une tentative de fraude, avant même que le site ne soit fiché comme dangereux. Un pari technologique, mais aussi une réponse concrète à un défi pressant : la vitesse fulgurante à laquelle prolifèrent les sites frauduleux, souvent actifs moins de dix minutes.

Ce qui rend cette IA différente, c’est son autonomie. Pas besoin d’envoyer vos données vers un serveur lointain : tout se passe sur l’appareil, en temps réel. Gemini Nano apprend à reconnaître les tactiques d’escroquerie les plus courantes : fausses fenêtres de connexion, messages d’alerte bancaires simulés, incitations à divulguer des informations sensibles. La promesse de Google tient en une formule simple : anticiper l’arnaque, plutôt que la subir.

Ce dispositif, pour l’instant réservé à Android, s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurité embarquée. Il complète les systèmes classiques de détection par listes noires, qui se révèlent souvent dépassés face à l’agilité des fraudeurs. « L’IA peut repérer un comportement suspect en amont, même si personne n’a encore signalé le site », explique un ingénieur cité dans le billet de blog de Google.

Reste une question centrale, encore peu discutée : jusqu’où l’IA pourra-t-elle évoluer sans empiéter sur la liberté de navigation ? Pour l’heure, la technologie se veut protectrice, non intrusive. Mais à mesure que ces outils s’affineront, le débat sur leur encadrement éthique gagnera en ampleur.

La cybersécurité, hier affaire d’antivirus, devient celle d’algorithmes embarqués. Et si l’intelligence artificielle ne peut tout prédire, elle peut désormais, au moins, alerter. Silencieusement, mais efficacement.

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