Dassault Systèmes recadre 2025 à 4-6 %, l’action décroche
Après des revenus stables au trimestre, Dassault Systèmes abaisse sa fourchette 2025 à 4 à 6 pour cent et le titre recule.

Le titre Dassault Systèmes décroche nettement à Paris ce 23 octobre, après des résultats trimestriels jugés décevants et un objectif de croissance 2025 abaissé. La valeur signe l’un des plus forts replis du CAC 40 à la mi-séance, un avertissement lu de près par le marché.
L’essentiel
- Objectif de croissance 2025 abaissé à 4-6 %, bénéfice par action maintenu.
- Chiffre d’affaires trimestriel stable autour de 1,46 milliard d’euros.
- Titre en forte baisse à la mi-séance sur l’indice CAC 40.
- Pression sur les activités sciences de la vie et Centric.
- Effets de l’intelligence artificielle attendus plutôt à partir de 2026.
L’éditeur français de logiciels d’ingénierie et de gestion du cycle de vie produit subit une correction marquée à la Bourse de Paris. Le mouvement est déclenché par un trimestre en bas de fourchette des attentes et par un ajustement prudent de la trajectoire 2025, pendant que les investisseurs évaluent la visibilité de fin d’année et la capacité d’exécution sur le cloud.
Ce qui change en 2025
Le groupe abaisse désormais sa prévision de croissance de chiffre d’affaires pour 2025 à une fourchette de 4 à 6 %, tout en confirmant la progression du bénéfice par action dilué. Ce cadrage signale une approche plus conservatrice sur le rythme d’activité, avec l’idée de privilégier la qualité des revenus récurrents et la discipline sur les marges. La direction indique maintenir ses objectifs de résultat malgré un environnement plus heurté dans certaines lignes d’activité, notamment lorsque les cycles de décision clients s’allongent et que le mix s’oriente davantage vers l’abonnement.
Dans sa communication financière, l’entreprise met l’accent sur la résilience des revenus récurrents et la poursuite des investissements dans la plateforme 3DEXPERIENCE. Le message reste néanmoins mesuré sur les relais de croissance à court terme, l’intégration de nouveaux cas d’usage d’intelligence artificielle (IA) étant plutôt présentée comme un point d’inflexion après 2025. Ce positionnement ressort de la note publiée ce matin par l’éditeur, qui détaille une croissance ajustée à 4-6 % et la confirmation de la trajectoire de résultat au milieu de la phrase.
Chiffres et repères du trimestre
Sur le trimestre clos, le chiffre d’affaires ressort autour de 1,46 milliard d’euros, un niveau jugé stable, tandis que le résultat opérationnel affiche un palier intermédiaire cohérent avec la prudence du discours. Le profil métier montre des contrastes, avec des vents contraires dans les sciences de la vie et une transition encore en cours dans certaines offres, là où le passage au modèle d’abonnement pèse temporairement sur la croissance apparente. Ces effets mécaniques tendent à lisser la performance mais renforcent la part récurrente, ce qui peut soutenir la prévisibilité à moyen terme.
Côté flux, la dynamique commerciale reste dépendante des calendriers d’investissement des secteurs clients, notamment l’aéronautique, l’automobile et la santé. Les analystes repèrent une publication proche des attentes basses, dont la réception tient autant au niveau de l’activité qu’au recalibrage de la guidance. Les éléments clés de la matinée sont repris par Reuters, qui agrège les chiffres du trimestre et insiste sur la prudence affichée pour l’année suivante au milieu de la phrase.
Réactions de marché et d’analystes
En milieu de séance, l’action accuse l’un des plus forts replis des grands indices parisiens, reflet d’une prime de croissance qui se normalise lorsque les objectifs de revenus sont revus à la baisse. Le message est classique pour une valeur logicielle de qualité, souvent valorisée sur la visibilité et la trajectoire de long terme. La sanction immédiate traduit une demande de preuves supplémentaires, qu’il s’agisse d’une accélération commerciale en fin d’exercice ou d’un récit plus ferme sur les relais post-2025.
La lecture intraday convergente des desks souligne la combinaison de facteurs techniques et fondamentaux, du débouclement de positions au recadrage des modèles. AOF, relayé par Boursorama, signale le plus fort repli à la mi-séance et les motifs immédiats de la baisse, tandis que le marché attend désormais des précisions sur le mix d’activités au milieu de la phrase.
Contexte et précédents
L’épisode du jour intervient après plusieurs signaux de prudence cette année, dont le report d’un an de l’ambition de doublement du bénéfice par action, désormais placé à l’horizon 2029. Ce décalage avait déjà replacé la trajectoire du groupe sur un chemin plus graduel, en intégrant des paramètres externes et une normalisation post-cycle. La séquence actuelle s’inscrit donc dans la continuité d’un discours d’exécution, où la priorité va à la récurrence, à la migration cloud et à la discipline d’allocation.
Au-delà de la photo à court terme, la valeur conserve des appuis structurels, notamment un portefeuille sectoriel diversifié et des positions établies dans les logiciels d’ingénierie et de gestion du cycle de vie produit (PLM). Le marché arbitrera toutefois entre ces atouts et la vitesse de conversion commerciale sur les offres récentes, en particulier dans les sciences de la vie où le cycle d’adoption reste sensible. Ces repères avaient été rappelés au printemps lors de l’ajustement des ambitions de résultat, avec une cible de doublement désormais étalée sur une période plus longue.
Ce qu’il faut surveiller ensuite
À court terme, les indicateurs à suivre concernent la tenue de la croissance récurrente, la saisonnalité de fin d’année et le mix géographique, avec une attention particulière à l’Europe et à l’Amérique du Nord. Les commentaires de la direction sur les cas d’usage IA donneront aussi le tempo des investissements, même si l’impact financier est plutôt attendu après 2025. Les échanges avec la communauté financière devront préciser la répartition par divisions et la trajectoire des marges, afin d’éclairer la capacité d’autofinancement des priorités cloud.
À moyen terme, la question centrale porte sur l’exécution commerciale dans les secteurs clés, l’aéronautique, l’automobile et la santé. La consolidation du modèle d’abonnement et la conversion d’installés historiques en abonnements seront déterminantes pour le profil de cash-flow. Les investisseurs scruteront enfin la sensibilité de la demande à l’environnement macroéconomique, ainsi que la lisibilité du pipeline produits, conditions nécessaires pour réancrer les anticipations sur la période post-2025.
Les prochaines étapes portent sur les échanges réguliers avec les analystes et la mise à jour des perspectives par activité lors des communications financières programmées. Le marché attendra des éléments tangibles sur la fin d’exercice, la dynamique d’abonnements et la part de revenus récurrents, afin de juger la soutenabilité de la trajectoire 2025. Selon la teneur des commentaires managériaux et la visibilité sur les sciences de la vie, la valorisation pourrait se stabiliser, le flux d’actualités servant alors de test pour la reprise de confiance.