Cybersécurité : plusieurs PDG de la Silicon Valley boycottent la conférence de Barack Obama
Bien qu’invités, Mark Zuckerberg (Facebook), Marissa Mayer (Yahoo!), Larry Page et Eric Schmidt (Google) ont décidé de boycotter la conférence sur la cybersécurité organisée par Barack Obama.
C’est ce vendredi, à l’université de Stanford en Californie, que la Maison-Blanche a organisé une conférence sur la cybersécurité. Tous les principaux acteurs étaient invités, notamment tous les dirigeants des géants du web de la Silicon Valley.
Si Tim Cook (Apple) et les patrons de PayPal, DropBox et American Express étaient bel et bien présents, ce n’est pas le cas de Mark Zuckerberg (Facebook), Marissa Mayer (Yahoo!), Larry Page et Eric Schmidt (Google). Plutôt que de rencontrer Barack Obama, ils ont préféré se faire représenter par leurs responsables de la sécurité.
Annoncée en janvier, cette conférence vise à rassemblera plusieurs personnalités des nouvelles technologies, des banques et de l’Administration Obama autour du sujet de la cybersécurité. Plusieurs sujets sont à l’ordre du jour, comme la collaboration entre les autorités et les entreprises, la sécurisation du paiement en ligne, les alternatives au mot de passe.
Selon le Washington Post, Barack Obama doit profiter de cet évènement pour annoncer la signature d’un décret présidentiel qui exhortera les entreprises à partager les menaces informatiques dont elles ont connaissance.
Alors que la Maison-Blanche et les entreprises se livrent un bras de fer autour de la vie privée des utilisateurs suite à l’affaire Snowden, ce boycotte est le reflet de la tension qui existe entre les entreprises qui annoncent vouloir sécuriser les données par un cryptage systématique et le gouvernement qui ne voir pas cette pratique d’un très bon œil.
Il est à noter que cette même question agite également l’Europe, notamment la France après les attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de Vincennes. En Angleterre, le Premier ministre David Cameron a même proposé d’interdire le cryptage : « La question reste : allons-nous autoriser des moyens de communication qui ne nous permettent pas de surveiller ce qui s’écrit ou se dit ? Ma réponse à cette question est : non, nous ne devons pas ».
On dira tout de même que la Silicon Valley entretient toujours des liens très étroits avec les autorités. D’un côté l’administration Obama recrute régulièrement des experts, comme Megan Smith, la responsable du numérique qui était la vice-présidente de Google X, ou Alex Macgillivrai, un ancien de Twitter. D’un autre côté la Silicon Valley est un grand investisseur politique, à l’instar de Marissa Mayer (Yahoo!) qui a versé plus de 100 000 dollars aux démocrates entre 2007 et 2011, ou les 16,83 millions de dollars dépensés en 2014 par Google pour pousser en sa faveur les politiques votées à Washington.