Télécom

Free et Bouygues Telecom menacent l’ARCEP de geler leurs investissements dans la fibre optique

Parce que l’ARCEP a imposé une augmentation du tarif de location des lignes téléphoniques ADSL au profit d’Orange, Free et Bouygues Telecom menacent de geler leurs investissements dans la fibre optique. Ils ont fait part de leurs doléances dans une lettre commune.

Un bras de fer s’est engagé entre l’ARCEP et les opérateurs Free et Bouygues Telecom. Alors qu’ils étaient encore ennemis hier, ils se sont liés contre le gendarme des télécoms. Le motif de ce différent : une hausse du prix de la location du réseau d’Orange imposée par le régulateur.

C’est L’Express qui publie la lettre cosignée par Olivier Roussat, le patron de Bouygues Telecom, et Maxime Lombardini, le patron d’Iliad, la maison-mère de Free. Ce courrier commun a été adressé à l’ARCEP à la fin d’octobre.

Une hausse du tarif de location au profit d’Orange qui inquiète

Si un bras de fer est engagé entre l’ARCEP et les opérateurs Free et Bouygues Telecom, c’est à cause d’une hausse du prix de la location du réseau d’Orange imposée par le régulateur. Pour accéder aux lignes téléphoniques des foyers afin de fournir de l’ADSL, ils versent déjà 9,05 euros chaque mois pour chaque abonné, un tarif qui pourrait passer à 9,45 euros d’ici 2017. Bien que cette hausse ne représente que quelques centimes, elle se traduit en plusieurs dizaines de millions d’euros par an à payer en plus lorsqu’elle est multipliée par le nombre d’abonnés.

C’est ainsi que les deux opérateurs dénoncent le fait que cette augmentation est « ni légitime ni pertinente », qu’elle « casserait les capacités d’investissement des deux petits opérateurs et renforcerait la position déjà ultradominante d’Orange ». En lisant entre les lignes, Free et Bouygues Telecom menacent tout simplement l’ARCEP de geler leurs investissements dans la fibre optique.

Olivier Roussat et Maxime Lombardini soulignent également que la boucle locale de cuivre est « amortie depuis longtemps, les investissements y sont quasi-nuls », que sa location « est une activité très rentable pour son propriétaire ». Ils estiment déjà reverser plus d’un milliard d’euros par an à Orange.

C’est pour cette raison qu’ils demandent « le maintien d’un tarif stable aussi longtemps que les opérateurs alternatifs démontrent leur engagement à investir […] que le marché du très haut débit n’aura pas trouvé un équilibre concurrentiel ». Visiblement, la contrepartie à cette hausse prévue par l’ARCEP, une baisse du prix des prestations fournies par Orange (frais d’accès, frais de sortie …), ne semblent pas les satisfaire.

Résultat de ce bras de fer ?

Vu que l’information sur ce bras de fer entre l’ARCEP et les opérateurs Free et Bouygues Telecom vient d’être révélé, il est encore trop tôt pour connaitre son épilogue. Mais il est déjà clair que si les opérateurs appliquent leur menace, cela risque de compromettre le déploiement de la fibre optique voulu par François Hollande, à savoir la couverture de toute la France d’ici 2022.

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