Pas de bol pour Apple, les concepteurs préfèrent le papier en le crayon !
Lors de sa keynote, Apple a présenté son iPad Pro, une tablette tactile XXL notamment destinée aux concepteurs. Pas de bol pour la marque à la pomme, ils n’utilisent pas beaucoup les tablettes tactiles vu qu’ils préfèrent encore le papier et le crayon !
Durant la présentation de l’iPad Pro à l’occasion de sa keynote, Apple a mis l’accent sur son utilisation par les concepteurs. Pour l’occasion, Adobe est même monté sur scène pour présenter son nouvel outil CC de brainstorming.
Si cette application peut s’avérer très bien sur un iPad Pro, le seul détail qui coince est d’importance. 64% des créateurs n’utilisent pas de logiciel pour leur brainstorming, ils préfèrent encore et toujours le papier et le crayon.
Ces 64% émanent de Khoi Vinh, un designer qui était le directeur de la conception au New York Times et est maintenant concepteur principal pour Adobe. C’est cet été qu’il a procédé à un petit sondage auprès de confrères dans le monde, une étude pas forcément scientifique, il l’admet lui-même.
Grâce aux 4 000 réponses qu’il a reçues, des États-Unis et du reste du monde, il a pu dresser la liste des applications les plus utilisées par les concepteurs dans les six principales tâches qui sont les leurs :
· Le papier et le crayon sont les outils principaux au moment du brainstorming.
· Sketch (Bohemian Coding) est l’outil principal pour le maquettage.
· Sketch (Bohemian Coding) est l’outil principal pour le design d’interface.
· L’HTML/CSS est l’outil principal pour le prototyping.
· Slack est l’outil principal pour la gestion de projet.
· Dropbox est la solution préférée pour la gestion de fichiers et le contrôle de version.
À l’ère où l’informatique est présente partout, la réponse du papier et du crayon a de quoi surprendre, d’autant plus qu’elle représente 64% des réponses.
En fait, pour les concepteurs, un logiciel ne résout pratiquement aucun problème lors de la phase de brainstorming. Le brainstorming est par définition une action marquée par la liberté alors que l’informatique vise à donner un cadre, ce qui est logiquement incompatible.
Natasha Jen, associée chez Pentagram, explique par exemple qu’elle utilise une longue liste d’outils allant des livres à des logiciels, en passant par Pinterest ou autres. Elle avoue qu’elle se rend souvent aux réunions uniquement munies d’un bloc et d’un stylo : « C’est un moyen rapide pour moi d’exprimer des idées visuelles qui sont difficiles à communiquer verbalement ».
De plus, la nature éphémère de la feuille de papier est un plus que le logiciel de reproduit pas.
Une feuille de papier arrachée à son bloc passe de main en main, chacun peut s’approprier l’idée, la retravailler, ou la jeter. Le même sentiment n’est pas possible sur un ordinateur ou une tablette, il y a tout de suite le sentiment d’appartenance du propriétaire de l’appareil qui prévaut.
L’espace ne joue pas en faveur des logiciels non plus. Avec du papier, faire un brainstorming en alignant des Post-It est rapide, intuitif, à des échelles qui peuvent être gigantesques. Les limites d’une application ou de la taille d’un écran ne sont pas à même de reproduire le même environnement, et est de ce fait une entrave à la création d’idées.
En réfléchissant un peu plus à cette étude, on se rend compte tout simplement qu’Apple a mal ciblé son iPad Pro. La tablette XXL ne va pas séduire les concepteurs.