Sciences

Pollution et mortalité sont liées

Une étude de l’Institut de veille sanitaire révèle que la pollution a un impact immédiat sur la mortalité.

C’est dans son premier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’année que l’Institut de veille sanitaire (InVS) publie une étude qui révèle que la pollution a un impact immédiat sur la mortalité. Cette recherche quantifie l’impact des particules fines PM10 (dont le diamètre est inférieur à 10 microns) à l’accroissent du risque de mortalité, immédiat et sur le long terme.

Alors que l’InVS avait déjà réalisé une première évaluation de l’impact global de la pollution sur la mortalité dans 9 villes (Paris, Bordeaux, Lyon, Lille, Le Havre, Marseille, Rouen, Strasbourg et Toulouse), il récidive cette fois dans 17 villes, les mêmes villes plus d’autres agglomérations représentatives du territoire, par exemple Dijon, Grenoble, Montpellier, Nancy, Nice ou encore Lens-Douai.

Toutes les villes étudiées respectent la valeur réglementaire européenne de 40 µg/m3 de PM10, ces microparticules générées par les gaz d’échappement des véhicules, notamment les moteurs diesel, l’activité industrielle ou les systèmes de chauffage. Seule Dijon respecte le seuil de pollution admis par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), à savoir 20 µg/m3.

Les villes les plus polluées aux particules fines sont Marseille, suivi de Lille, Lyon, Nice, Grenoble, Lens-Douai et Paris.

Alors que les PM10 affectent les voies respiratoires et le cœur, et peuvent par exemple provoquer un accident vasculaire cérébral, une crise cardiaque, une rupture d’anévrisme, une angine de poitrine, une embolie pulmonaire, etc., l’InVS a constaté que chaque fois que la concentration de particules fines augmente de 10 microgrammes par mètre cube (µg/m3), le risque de mort (hors accident) croît de 0,5%. Il est par ailleurs relevé que les effets observés sont plus importants sur les personnes âgées de plus de 75 ans qui encourent un risque accru de 1,04%.

Bien que les pics de pollution se produisent davantage au cours de l’hiver, cette étude souligne que le risque de mortalité est plus accru en été, lorsque « les individus passent davantage de temps à l’extérieur, ouvrent plus fréquemment les fenêtres de leur domicile », explique Mathilde Pascal, épidémiologiste au département santé et environnement de l’InVS. À cela, il faut ajouter que « la température de l’air, plus élevée, exacerbe les mécanismes physiologiques qui permettent au corps de réguler sa propre température, et cela affaiblit l’organisme et le rend plus sensible à la pollution ».

Cette étude confirme donc qu’il y a un lien direct entre la pollution et la mortalité.

Pour rappel, la précédente étude de l’InVS était arrivée à la conclusion qu’une diminution des concentrations de PM10 à la valeur recommandée par l’OMS conduirait à éviter chaque année 250 morts à court terme et quelque 1 000 hospitalisations.

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