Une récente étude relance les spéculations sur la teinte rouge de Mars. Et si cette poussière emblématique racontait une histoire d’eau, bien plus ancienne qu’on ne le croyait ?
Elle nous nargue depuis toujours, cette planète rouge, avec sa robe poussiéreuse couleur rouille. On la croyait simplement oxydée, un peu comme un vieux clou abandonné. Mais voilà que la science vient bousculer cette version trop simple. Mars ne serait pas rouge à cause de la sécheresse, mais à cause de l’eau.
Ce n’est pas une métaphore. L’explication habituelle – une planète couverte d’hématite, ce fameux oxyde de fer sec – vacille. Car l’hématite, même si elle existe sur Mars, ne colle pas vraiment avec les nouvelles données spectrales. On parle ici de signatures lumineuses fines, relevées à distance, qui permettent aux chercheurs de deviner la composition du sol. Et cette fois, ce n’est pas l’hématite qui remporte la partie.
À la place, un autre minéral refait surface. La ferrihydrite. Oxydée elle aussi, mais née dans un contexte bien différent. Hydratée, donc liée à la présence d’eau. En gros, la poussière rouge qui recouvre la planète pourrait être le vestige d’une époque révolue où l’eau ruisselait à la surface. Cela change beaucoup de choses.
Ce scénario, s’il se confirme, repositionne l’histoire géologique de Mars sur un autre axe. Plus ancien, plus humide, et peut-être plus favorable à l’apparition de la vie. Car là où il y a eu eau liquide, il y a eu peut-être, à un moment donné, les conditions nécessaires à quelque chose de vivant. Même brièvement.
Est-ce qu’on en est sûrs ? Non. Mais le simple fait de revoir cette « rouille » avec des lunettes nouvelles suffit à relancer les grandes questions. Depuis quand Mars est-elle rouge ? Pourquoi cette poussière s’est-elle répandue partout ? Et surtout… que nous dit-elle encore qu’on n’a pas compris ?