Sciences

Ariane 5 : mise en orbite au mauvais endroit de deux satellites

Perte de contact avec la fusée Ariane 5 lors du premier lancement de 2018

Le lanceur européen qui n’a connu aucun échec en 15 ans de service a causé une grosse frayeur pour son premier lancement de 2018.

Un bug lors du lancement de la nuit dernière depuis la base de Kourou en Guyane a causé une perte de contact avec le lanceur, l’« anomalie » comme l’a nommé le PDG d’Arianespace a duré entre la 9e minute et la 37e minute de la mission. Plus tard dans la soirée, Arianespace a déclaré dans un communiqué que « la deuxième station de télémétrie située à Natal au Brésil n’a pas acquis la télémesure du lanceur ». La trajectoire du 2e étage du lanceur avec ses 2 satellites n’était plus connue. L’agence espère cependant un « repositionnement des satellites au bon endroit grâce à leur système de propulsion ». Les satellites retrouveront donc prochainement leur orbite prévue après quelques calculs.

Les deux satellites à bord d’Ariane 5 sont le SES-14 qui a pour objectif la diffusion de télévision directe et la réalisation de connectivité maritime et aéronautique, ainsi que le Al Yah 3 de l’opérateur émirati de services de télécommunications Yahsat. La NASA faisait également partie du périple, elle a confié le GOLD (Global-Scale Observations of the Limb and Disk), programme de spectrographie et de mesure de la température de la Terre, au SES-14 faute de disponibilité de la fusée privée américaine SpaceX. Le PDG d’Arianespace se félicite d’ailleurs de cette collaboration qu’il entend renforcer dans le futur : « Cette collaboration avec l’agence spatiale américaine va s’intensifier mi-2019 avec le lancement du télescope James-Webb, réalisé en coopération avec l’ESA et qui succédera à Hubble ».

Ariane 5 va cependant être remplacée par Ariane 6 lors d’une période de transition qui durera 3 ans entre 2020 et 2023 afin de proposer une offre moins chère et plus rentable, même si elle est traitée en euros. Le président d’Arianespace prévoit qu’« Après, avec ce nouveau lanceur modulaire décliné en deux versions — à deux ou à quatre boosters —, nous devrions aller deux fois plus vite et passer de 5-6 Ariane 5 par an à 11-12 Ariane 6 ». La fusée aura une autre particularité intéressante, celle du temps de reconfiguration entre deux décollages « Au bout du compte, neuf jours seront nécessaires entre deux lancements pour reconfigurer le pas de tir, contre une trentaine aujourd’hui ».

Arianespace entend bien rester le leader mondial, mais « il ne doit pas y avoir de perte de vigilance » et l’entreprise ne doit pas se reposer sur ses lauriers face à une concurrence de plus en plus accrue.

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Un commentaire

  1. Les satellites ont dû utiliser leur propre carburant embarqué pour rejoindre l’orbite prévue, carburant qui aurait dû leur servir à se maintenir en position pendant leur durée de vie… Qui sera donc plus courte. Or le rendement financier d’un satellite est lié à cette durée de vie, l’assurance devra peut-être payer la différence au client. 
    En tout cas, ils viennent de perdre leur brevet d’excellence, si durement acquis.

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