Culture

Bac 2015 : polémique autour de l’épreuve de physique-chimie

Entre une pétition des candidats et une lettre des professeurs adressée au ministère de l’Éducation nationale, la polémique ne se clame pas au sujet de l’épreuve de physique-chimie.

Dès la sortie de l’épreuve de physique-chimie, les candidats au Bac S ont critiqué la difficulté de l’épreuve. Des messages du style « Elle est passée où la spectroscopie ? RMN ? IR ? Les ondes ? Acoustique ? », « La question ‘De quel étage doit-il sauter ?’ pourra m’être utile une fois que j’aurai vu ma note », « On est d’accord que ce #BacPhysique c’était une énorme blague ? Le sujet le plus infaisable au monde, ils ont abusé » ont très rapidement circulé sur les réseaux sociaux.

Dans la foulée, sur Change.org, des lycéens ont lancé la pétition « Bac S Physique chimie 2015 : Le Carnage », une initiative qui a été signée par plus de 5 500 personnes. Cette pétition évoque des questions « intraitables » et demande « un ajustement du barème de l’épreuve de physique chimie, et une certaine ‘clémence’ des correcteurs quant à la notation et l’attribution de points ».

Si les candidats ne sont pas contents de cette épreuve, c’est aussi le cas du corps enseignant.

L’Académie de Rennes a fait remonter des copies tests avec des moyennes catastrophiques. « Il y avait moins de 8 de moyenne », a confié un correcteur anonyme.

Ce sont ensuite les enseignants, par le biais de l’Union des professeurs de physique-chimie (UDPPC), qui ont dénoncé la difficulté de l’épreuve dans une lettre ouverte adressée à l’inspection générale de l’Education nationale. « Depuis trois ans, l’Institution n’a pas réussi à stabiliser les exigences de l’examen autour d’un type d’épreuve qui puise ses racines dans les programmes officiels. […] Si le type d’exercices proposés change chaque année, comment les professeurs peuvent-ils préparer correctement leurs élèves ? ».

Ils dénoncent que les trois exercices proposés cette année, par leur accumulation de questions ouvertes et le nombre d’étapes non explicites requises, « sollicitaient des capacités qui ne sont pas maîtrisées par l’élève moyen que nous avons dans nos classes ».

En envoyant aux correcteurs un courrier rectificatif modifiant le barème de l’épreuve, la direction générale de l’enseignement scolaire a exhaussé le vœu des élèves, mais suscité un surcroit de colère de la part de l’UDPPC. « Comment ne pas se sentir dévalorisé dans son travail de correction lorsqu’on doit attribuer 2 points à l’emploi d’une simple formule, et 0,5 voire 0,25 point à une question nécessitant beaucoup de temps, de la réflexion et une prise de risque ! ». « Les notes de physique-chimie au baccalauréat ne sont représentatives ni du travail ni leur niveau », déplore l’Union des professeurs.

Elle dénonce aussi le manque de motivation qu’elle va engendrer : « Le raisonnement à la rentrée prochaine sera certainement que ‘ça ne sert à rien de suivre le cours ou de réviser, tu vas être interrogé sur des choses que tu n’auras pas vues en classe !’ ».

La finalité est que la polémique gronde toujours. Sur son site, l’association publie d’ailleurs : « Certes, au prix de ce pathétique artifice pour remonter les notes, les résultats de l’épreuve seront, cette année encore, aussi satisfaisants que d’habitude et le ministère aura beau jeu de s’en gargariser devant les médias. Mais pas plus que l’Inspection générale, les professeurs n’en seront dupes. »

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