Avec une promotion spectaculaire chez Rakuten, le Galaxy S24 s’affiche à 415 euros à peine. De quoi séduire les chasseurs de bonnes affaires, mais aussi relancer le débat sur la pertinence d’un modèle déjà pris en étau entre deux générations.
C’est le genre d’annonce qui capte immédiatement l’attention. Un smartphone premium, tout juste sorti en début d’année, déjà bradé à -40 %. Le Galaxy S24, vitrine 2024 de Samsung, tombe à 415,79 euros chez Rakuten. Moins cher que nombre de modèles de milieu de gamme. Moins cher aussi que certains Galaxy plus anciens encore vendus au prix fort ailleurs. Difficile de ne pas s’arrêter sur cette baisse brutale. Mais une fois passé l’effet d’appel, que reste-t-il vraiment de l’offre ?
Chaque année, le scénario se répète. Samsung dévoile sa nouvelle génération en janvier, et dans les semaines qui suivent, l’ancien millésime perd de sa superbe. Cette fois, c’est plus rapide encore. Le Galaxy S25 commence à s’afficher sur certaines plateformes. Le S23 n’a pas disparu du marché. Et voilà que le S24 chute en plein milieu. Un entre-deux technique, souvent avantageux sur le papier, mais parfois plus symbolique qu’utile.
Car le Galaxy S24 n’est pas un bond technologique. Il ressemble énormément à son prédécesseur. Même format compact, même écran AMOLED 120 Hz, même promesse de durabilité logicielle sur six ans. Un peu plus optimisé peut-être, un peu mieux calibré côté logiciel, mais pas de rupture franche. D’où la question : est-ce le bon moment pour acheter ? Ou est-ce une manière déguisée d’écouler rapidement les stocks ?
Sur le plan pratique, le modèle proposé par Rakuten reste attractif. On parle d’un smartphone récent, bien équipé, avec une finition soignée et une interface fluide. L’écran reste l’un des meilleurs dans cette taille. Le design est sobre, efficace, sans fioriture. Et pour les utilisateurs qui fuient les grands formats, le S24 conserve l’avantage d’une prise en main maîtrisée, rare dans le haut de gamme.
Mais il faut regarder au-delà du prix. Le tarif affiché ne dit pas tout. Il s’agit souvent d’une version import, parfois sans chargeur, parfois avec un SAV externalisé. Le service client Rakuten n’est pas celui de Samsung. Et si l’on ajoute les nuances liées à la garantie, aux mises à jour régionales, aux bandes de fréquence ou au support logiciel, ce “bon plan” peut vite se transformer en casse-tête.
Sans parler de la concurrence. Le Pixel 8, le OnePlus 12R, certains Xiaomi haut de gamme… Tous tournent autour des 500 euros avec des arguments solides. Et si l’on pousse un peu plus loin, on trouve des Galaxy S23 Ultra reconditionnés à prix cassé, bien plus puissants, bien plus complets.
Reste que pour un certain public, ce S24 à moins de 420 euros reste un choix rationnel. Pas le plus flamboyant, mais le plus équilibré. Il conviendra à ceux qui veulent un appareil durable, performant, mais sans fioritures. À ceux qui connaissent la gamme et savent qu’ils n’ont pas besoin du tout dernier capteur photo ou du mode IA de génération d’images.
Il faudra, en revanche, faire vite. Ce type d’offre n’est pas éternel. Elle peut disparaître aussi vite qu’elle est apparue. Et rien ne garantit que la prochaine remise sera aussi avantageuse. Encore moins que le modèle concerné soit toujours disponible en neuf, avec toutes les garanties espérées.
Au fond, l’histoire du Galaxy S24 résume bien la logique actuelle du marché mobile. Des modèles de plus en plus proches les uns des autres. Des lancements qui se succèdent sans enthousiasme. Et une guerre des prix qui commence avant même que la poussière des annonces soit retombée.
Le vrai enjeu, désormais, ce n’est pas de savoir si une promo est alléchante. C’est de comprendre ce qu’elle cache, et ce qu’elle dit de la valeur réelle d’un smartphone en 2025.