Sciences

Une grande partie du pétrole, du gaz et du charbon doivent rester sous terre

Pour pouvoir contenir la hausse des températures en deçà de 2°C, une étude annonce qu’une grande partie du pétrole, du gaz et du charbon doivent rester sous terre jusqu’en 2050.

Dans le cadre des négociations internationales sur le climat, tous les pays se sont engagés à maintenir la hausse des températures en deçà de 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. L’un des enjeux de la négociation qui va se dérouler à Paris à la fin de l’année sera de définir les modalités, des discussions qui s’annoncent très compliquées.

Pour Christophe McGlade et Paul Ekins, chercheurs à l’UCL (University College London), « les pays doivent s’abstenir d’extraire un tiers des réserves de pétrole, la moitié des réserves de gaz et plus de 80% du charbon disponibles dans le sous-sol mondial, d’ici à 2050 », ce qui serait la seule solution pour pouvoir contenir la hausse des températures en deçà de 2°C.

Selon leur étude publiée dans la revue Nature, le Moyen-Orient devrait abandonner l’idée d’extraire 60% du gaz et de ne pas toucher à environ 260 milliards de barils de pétrole, soit l’équivalent de toutes les réserves de l’Arabie saoudite. La Chine et l’Inde devraient éviter d’exploiter près de 70% de leurs réserves de charbon et l’Afrique près de 90%. Il faudrait également ne pas exploiter les réserves d’énergies fossiles découvertes en Arctique et interdire d’accroître l’exploitation du pétrole non conventionnel (schiste bitumineux, huile de schiste…).

Pour Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement, « Cette étude est intéressante vu qu’elle fait le lien entre l’économie, le carbone fossile et le climat ». Il ajoute qu’« elle n’est pas très réjouissante ».

« Toute la question est donc bien de savoir comment on fait pour s’empêcher d’utiliser ces ressources », fait remarquer Alain Grandjean, du cabinet-conseil Carbone 4. Il veut croire que « l’humanité n’est pas forcément autodestructrice ».

C’est ainsi que Christophe McGlade et Paul Ekins écrivent dans leur étude : « Ces résultats montrent qu’il faut transformer complètement notre compréhension de la disponibilité des énergies fossiles ». Ils ajoutent : « Seul un accord global qui compensera les pertes des uns et sera perçu comme équitable par tous pourra imposer de strictes limites au recours des énergies fossiles. Les hommes politiques doivent bien comprendre que l’instinct qui les pousse à utiliser la totalité des énergies fossiles disponibles dans leur pays est totalement incompatible avec leur engagement sur les 2°C », ce qui promet de sacrées négociations.

Paul Ekins n’omet par ailleurs pas de rappeler que « L’année dernière, les entreprises ont dépensé 670 milliards de dollars pour chercher et développer des nouvelles techniques d’extraction des énergies fossiles », ce qui est totalement contradictoire avec l’engagement des pays vis-à-vis des 2°C.

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