Il tient bien en main, se dresse comme un totem de constance au milieu d’un marché en perpétuelle agitation. Aucun feu d’artifice à son lancement, aucune promesse fracassante : le Xperia 1 VII s’avance sans bruit, fidèle à ce que Sony cultive depuis des années. Une forme d’élégance froide, presque ascétique, derrière laquelle se cache un objet technique redoutablement précis.
Sur le papier, la partition est impressionnante. Snapdragon 8 Gen 3 Elite, dalle OLED 6,5 pouces à 120 Hz, compatibilité Hi-Res, haut-parleurs stéréo frontaux réajustés, autonomie renforcée, capteur ultra grand-angle 48 MP, toujours accompagné d’une prise jack qui résiste au temps. Des choix qui trahissent une philosophie : ne pas courir après la rupture, mais polir, affiner, consolider.
Ce qui distingue ce Xperia n’est pas tant la nouveauté que la cohérence. Chaque fonctionnalité semble venir d’un autre pan de la maison Sony. La photographie hérite de la rigueur des boîtiers Alpha, l’affichage s’inspire des téléviseurs Bravia, l’audio évoque encore les heures glorieuses du Walkman. Le geste n’est pas flamboyant, mais il a du sens. Tout ici raconte une approche artisanale de l’innovation, presque confidentielle.
Mais à trop miser sur la retenue, Sony prend un risque : celui de ne parler qu’à un cercle restreint. Car si le Xperia 1 VII séduit les connaisseurs – vidéastes, audiophiles, passionnés de formats 21:9 – il reste hermétique aux récits grand public. Et surtout, il ne sera pas distribué aux États-Unis. Dans un monde où la visibilité vaut autant que la qualité, cette absence laisse planer une question : peut-on encore exister sans se raconter ?
À rebours de la démesure ambiante, Sony affine. Le Xperia 1 VII n’a rien d’un manifeste, encore moins d’un produit de masse. C’est une déclaration en creux, une continuité maîtrisée, un haut de gamme pour ceux qui refusent l’effet de mode. Un téléphone comme un filigrane. Il ne crie pas. Il trace.