On croit se détendre en regardant son téléphone le soir. Mais ce geste banal pourrait être bien plus nocif qu’il n’y paraît, alertent les chercheurs.
Il suffit d’un moment de calme. Un lit, une lumière tamisée, et ce vieux réflexe : sortir son téléphone. Faire défiler TikTok ou Instagram, sans but précis, juste pour passer le temps. Le doom scrolling, ça commence souvent comme ça. Et ça peut durer des heures. Un glissement imperceptible vers une routine qui n’en est pas vraiment une.
Selon une étude du Newport Institute, cette pratique n’est pas qu’un passe-temps numérique. Elle perturbe le sommeil, trouble l’attention et pourrait même affecter certaines fonctions cognitives. Les chercheurs parlent d’un phénomène insidieux. Le cerveau, saturé d’images et de sons, entre dans une forme d’automatisme. Il ne trie plus, il encaisse.
Ce qui frappe, c’est la facilité avec laquelle ces applications nous piègent. Auto-scroll intégré, algorithmes affûtés, vidéos courtes calibrées pour accrocher dès la première seconde. TikTok, Reels, Shorts : tout est pensé pour qu’on ne lève pas les yeux. Ni les doigts. Une fatigue mentale s’installe. Discrète, mais bien réelle.
Le terme de brain rot refait surface. Une façon un peu brutale de dire que l’esprit s’émousse, perd en clarté, s’encrasse. Ce n’est pas un diagnostic médical, mais une alerte. Un signal. Et quand on y pense, combien de fois finit-on par éteindre l’écran, sans vraiment se rappeler ce qu’on vient de voir ?
Personne ne dit qu’il faut tout arrêter. Mais comprendre ce mécanisme, c’est déjà commencer à en sortir. Remettre un peu de conscience dans nos gestes. Même les plus anodins. Parce que le sommeil, la concentration, la santé mentale, tout ça ne se répare pas d’un swipe en arrière.