La Cour des Comptes épingle la sécurité privée jugée « peu fiable »
Les sociétés de sécurité privées critiquées pour leur manque de fiabilité
Après le souhait exprimé par le ministre de l’Intérieur de déléguer certaines tâches normalement attribuées à la police ou à la gendarmerie à des sociétés privées.
La Cour des Comptes se penche sur celles-ci et rend public un rapport ce mercredi, ce rapport accable les sociétés de sécurité privées, jugées « peu fiables », « marquées par une qualité de service aléatoire » et caractérisées par « d’importantes fragilités économiques et sociales ».
Ce secteur qui embauche 170 000 personnes et qui ne cesse de se développer demande plus de régulation et de contrôle et un « renforcement du pilotage de l’État » selon les magistrats financiers.
Surtout si, comme l’a déclaré Gérard Collomb, le ministre de l’Intérieur, on devrait le considérer à l’avenir comme un « pilier fondamental des politiques de sécurité ».
Le rapport très sévère pointe du doigt un manque de rigueur et un manque de contrôle de ces sociétés. Les recrues sont souvent très mal formées avec peu de sélection.
Le Cnaps, Conseil national des activités privées de sécurité ne remplit pas son rôle de régulation à la perfection puisque les enquêtes sur les antécédents des candidats ne sont pas très poussées.
Ce même Conseil avait déclaré lundi 5 février lors des assises de la sécurité privée que « la moitié des sociétés du secteur étaient en infraction sur l’ensemble des contrôles effectués depuis deux ans.
À Marseille ou encore en Seine-Saint-Denis, certaines affaires se sont même terminées par des enquêtes de police pour racket sur des chantiers de rénovation urbaine ».
L’exemple le plus flagrant est celui de la sécurité à l’Euro 2016 où les fouilles étaient jugées « défaillantes » et les palpations à l’entrée des stades et des Fan-zones n’étaient pas de bonne qualité puisque des hooligans ont réussi à introduire des fumigènes sur les terrains.
De nombreux dysfonctionnements qui s’ajoutent à un nombre d’agents inférieur à ce qui est stipulé sur le contrat et des agents exerçants sans autorisation professionnelle.
La Cour des Comptes appelle à une professionnalisation du secteur, à plus de contrôle et à plus de rigueur avant l’obtention de la carte professionnelle.