Précommande Switch 2 : ce qu’il faut savoir avant le lancement

Louis Girard
Rédigé par Louis Girard
Console Nintendo Switch 2 noire avec Joy-Con rouges et interface de dock, sur fond rouge
La nouvelle Nintendo Switch 2, ici en version noire avec Joy-Con rouges, alimente une forte demande avant son lancement officiel le 5 juin 2025.

À quelques jours du lancement officiel, la Nintendo Switch 2 suscite autant d’engouement que de frustrations. Entre files d’attente numériques, invitations privées et bundles imposés, les acheteurs s’interrogent : est-il encore possible de réserver la console à un prix raisonnable ?

Elle est censée débarquer le 5 juin, partout, à la fois aux États-Unis et au Royaume-Uni. La Switch 2, nouvelle itération de la console hybride de Nintendo, attise les convoitises et relance une mécanique bien rodée : l’attente savamment orchestrée, la rareté mise en scène, et ce flou entretenu autour des stocks disponibles. Une formule déjà éprouvée avec la PS5 ou certaines cartes graphiques, et que Nintendo applique cette fois avec une rigueur redoutable.

Officiellement, les précommandes ont été ouvertes dès le 24 avril outre-Atlantique. Très vite, elles ont été englouties, parfois en quelques minutes à peine. Depuis, les clients rafraîchissent frénétiquement les pages de Walmart, GameStop ou Best Buy, en quête d’un hypothétique réassort. Quelques consoles sont réapparues, ici ou là, souvent en plein milieu de la nuit ou durant des créneaux indéterminés. Une chasse au clic digne d’un mini-jeu nerveux. Et dans cette jungle, certains ont réussi. D’autres attendent encore, oscillant entre frustration et espoir.

En parallèle, Nintendo expérimente un système d’invitation. Seuls les détenteurs d’un compte sélectionné reçoivent un accès prioritaire à la précommande sur le site officiel. Une méthode qui évoque davantage un tirage au sort qu’une distribution équitable. Rien n’indique si de nouvelles invitations seront envoyées, ni quand, ni selon quels critères. À cela s’ajoute une logique étrange, parfois incohérente, selon les revendeurs : Amazon reste silencieuse, Sam’s Club affiche une offre fantôme, Dell n’a pas mis à jour ses fiches. Bref, le flou règne.

Et ce n’est pas mieux au Royaume-Uni, même si l’approche semble légèrement plus transparente. Là-bas aussi, la console a été rapidement épuisée, mais plusieurs vagues de réassort ont permis à certains acheteurs de finaliser leur commande. À une condition cependant : accepter les bundles. La Switch 2 y est parfois vendue exclusivement avec des jeux ou des accessoires, à des tarifs qui flirtent avec les 500 £. Un choix assumé par certains distributeurs pour maximiser leurs marges, mais qui fait grincer des dents. D’autant plus que Mario Kart World, inclus dans l’un des bundles les plus répandus, n’est pas encore officiellement testé par la presse, et reste une inconnue pour de nombreux joueurs.

Au fond, ce que vivent actuellement les acheteurs n’est pas seulement un problème de disponibilité. C’est un jeu d’équilibre entre désir et patience, entre rareté artificielle et gestion opaque. Nintendo ne dévoile rien sur ses volumes de production, ne commente pas la stratégie d’invitation, et laisse les revendeurs fixer les règles de leur côté. Dans ce contexte, les forums spécialisés s’enflamment. Certains y partagent des astuces (rafraîchir à l’aube, activer les alertes stock, utiliser des bots légaux), d’autres dénoncent une manipulation volontaire destinée à créer la pénurie.

En filigrane, une question revient souvent : faut-il se précipiter ? Rien n’indique que les stocks seront plus abondants après le 5 juin. Mais rien ne garantit non plus que ceux qui précommandent aujourd’hui recevront leur console à temps. Le cas de la PS5, encore difficile à trouver deux ans après son lancement, est dans tous les esprits. Pourtant, les différences de contexte sont notables. Nintendo a l’habitude de maîtriser ses rythmes de production, et l’écosystème de la Switch (première du nom) a déjà prouvé sa solidité commerciale.

Le prix, lui, reste stable. 449 dollars ou 395 livres sterling pour la console seule, 499 dollars ou 429 livres avec Mario Kart. Pas de surprise, mais peu d’options. L’unique modèle proposé ne fait pas de distinction entre mémoire interne, coloris ou déclinaisons techniques. En somme, une politique claire sur le papier, mais rendue complexe par les pratiques de distribution.

Alors que reste-t-il à faire ? Attendre sagement le 5 juin et espérer un retour à la normale ? Se lancer dans la veille active, au risque d’y perdre ses nerfs ? Ou céder à un bundle, quitte à payer plus pour un jeu non désiré ? Le consommateur est libre, dit-on. Mais cette liberté semble ici sévèrement balisée. Les plus rapides gagneront peut-être une console. Les plus prudents patienteront jusqu’à Noël. Et les autres… se rabattront sur le marché gris.

En attendant, les revendeurs affûtent leurs liens affiliés. Les influenceurs multiplient les codes promo. Et Nintendo, fidèle à son habitude, ne dit rien. C’est peut-être là sa plus grande force : faire parler sans parler, vendre sans livrer, exister même sans être disponible. Une stratégie millimétrée, à la fois agaçante et redoutablement efficace.

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