Technologie

Snapchat : autopsie d’une réussite

Aujourd’hui valorisé entre 16 et 19 milliards de dollars, Snapchat est en pleine réussite, désormais loin de la simple messagerie éphémère.

Snapchat est véritablement en plein boom. Alors que Facebook voulait racheter la messagerie éphémère 3 milliards de dollars en novembre 2013, elle vaut aujourd’hui entre 6 et 19 milliards de dollars. Comment cette entreprise a su croitre à une telle vitesse ? Pour y répondre, il faut procéder à l’autopsie de cette réussite.

Créée en 2011 par des étudiants de l’université de Stanford, Snapchat croit très vite avant tout parce que son nombre d’utilisateurs croît très vite. Mais plus que cela, c’est aussi son offre qui évolue pour répondre à la demande.

Pour commencer, alors que le ciblage des utilisateurs dérange de plus en plus, Snapchat joue pratiquement la carte de l’anonymat en ne demandant qu’un strict minimum d’informations sur l’utilisateur lors de son inscription. Si cette approche n’est pas forcément du goût des annonceurs qui peuvent moins ciblée, c’est une approche qui séduit les jeunes utilisateurs qui sont de plus en plus soucieux de ce qui est fait de leurs données personnelles.

En proposant de l’éphémère sur internet, Snapchat répond à une autre attente des utilisateurs, celle de la discrétion. En effet, même s’il est possible de sauvegarder les échanges, l’aspect éphémère des messages qui ne durent pas leur donne un sentiment de sécurité comme quoi ce qu’ils publient ne durera pas éternellement sur le net.

À cela, il faut ajouter que les concepteurs de Snapchat sont parfaitement synchrones avec notre ère. En effet, les autres réseaux sociaux, Facebook en tête, ont commencé par être des services web avant de devenir application mobile. Ce n’est pas le cas de Snapchat qui a d’emblée été prévu pour les terminaux mobiles, ce qui fait que l’application est parfaitement adaptée à la mobilité.

Plus que cela encore, Snapchat a parfaitement compris que les mobinautes passent de plus en plus de temps sur leurs mobiles, plus que devant la télévision et plus que devant un ordinateur. Ce temps de présence pouvant être monétisable, Snapchat a pensé à étoffer son offre. C’est par exemple de cette manière que le service propose désormais SnapCash (en partenariat avec Square) pour le transfert d’argent entre utilisateurs.

De fait, plus qu’un simple service de messagerie éphémère, Snapchat commence à devenir un véritable écosystème à part entière, avec de nombreux autres services qui gravitent autour, toujours axés sur la mobilité.

Lancée au mois de janvier, l’option Discover permet à chacune de créer sa propre série de clips vidéo de 10 secondes, mais aussi d’accéder à du contenu exclusif proposé par des médias tels que CNN, Cosmopolitan, Vice ou encore Yahoo News. Par ailleurs, cette possibilité ouvre surtout la porte aux annonceurs. Alors que nous vivons une époque où on n’a pas le temps, Snapchat a réussi avec Discover à proposer du contenu pour les gens pressés.

Toujours pour répondre aux besoins des mobinautes, SnapChat a également étoffé son offre en offrant des possibilités telle que pouvoir discuter entre utilisateurs par vidéo, lire la musique et enregistrer la vidéo simultanément, etc.

De fait, sans s’éloigner de son ADN qui est l’éphémère, SnapChat n’arrête pas de se développer. Mais attention, cette belle médaille a un revers. En effet, déjà victime de plusieurs cyberattaques, le service ne peut pas, ne doit pas, négliger la sécurité de ses utilisateurs alors que c’est une pierre maitresse de l’attachement des utilisateurs à la plateforme. Si SnapChat arrive concilier les deux, croissance par la nouveauté et stabilité par la sécurité, il est certain qu’il peut encore aller loin, très loin dans sa croissance.

Si cet article a captivé votre intérêt, vous trouverez certainement les prochains tout aussi passionnants. Assurez-vous de ne rien manquer en vous abonnant à linformatique.org sur Google News. Suivez-nous aussi sur Facebook et Twitter.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page