Quand les deepfakes transforment Trump en sketch comique

Amélie Robert
Rédigé par Amélie Robert
Un homme maquille un deepfake de Donald Trump avec de la poudre orange issue d’un sachet de Cheetos
Cette image virale illustre une scène humoristique créée avec l’intelligence artificielle, où Donald Trump est maquillé avec de la poudre de Cheetos.

Une vidéo virale montre un faux Donald Trump se faire maquiller avec des Cheetos. Derrière la blague, un usage bluffant de l’intelligence artificielle qui dit peut-être plus sur notre époque qu’il n’y paraît.

Il a fallu quelques secondes pour que le doute s’installe. Ce visage, ces mimiques, ce grain de peau… On jurerait voir Donald Trump en coulisses, en train de se préparer pour un talk-show improbable. Puis arrive le sachet de Cheetos, et tout bascule. On comprend qu’on est devant une parodie, mais le cerveau, lui, tarde à suivre.

La vidéo circule depuis quelques jours sur TikTok. Elle est signée Jonzie_1, un créateur qui manie les outils de génération d’images avec une précision troublante. Trump, ou plutôt son double numérique, se fait généreusement tartiner de poudre orange comme si c’était un passage obligé avant une allocution lunaire. Le tout avec un rendu si fluide que l’absurde devient presque crédible.

On rit, évidemment. Mais on s’interroge aussi. Parce que cette scène n’a rien d’un bricolage amateur. Elle incarne ce que les deepfakes font de mieux (ou de pire) : flouter les frontières entre fiction et réalité, jusqu’à ce qu’on n’ait plus vraiment envie de trancher.

Le plus frappant, c’est peut-être cette facilité avec laquelle une poignée d’outils accessibles permettent à des créateurs indépendants de produire des séquences autrefois réservées aux gros studios. Il suffit d’un bon visage source, d’un peu de talent, et l’illusion devient virale.

Ce n’est pas nouveau. Mais à mesure que ces contenus se multiplient, une question flotte : sommes-nous encore capables de rire sans être dupes ? Ou bien finira-t-on par normaliser l’irréel, à force de le liker sans même cliquer pause ?

Et puis il y a Trump, évidemment. Sujet idéal, totem polémique, cible éternelle. Le voir recouvert de Cheetos amuse parce qu’il incarne déjà l’excès. Mais cette facilité d’usage soulève aussi une forme de vertige. Si l’on peut tout fabriquer, à qui appartiendra le réel demain ?

TAGGED :
Aucun commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *