Annoncée comme la grande nouveauté de la série Honor 400, une fonction développée avec Google promet de transformer vos photos en vidéos animées. Mais derrière la démonstration technologique, quel usage réel pour l’utilisateur ?
Sous la lumière crue des lancements orchestrés, l’innovation a parfois le goût d’une démonstration de force. Honor, épaulé par Google, dévoile une application intégrée à ses nouveaux modèles Honor 400 : à partir d’un simple cliché, elle génère une vidéo de quelques secondes, animée et stylisée. Un gadget spectaculaire ou un nouveau tournant dans la banalisation de l’intelligence artificielle mobile ?
Dans la pratique, l’outil repose sur Veo 2, l’un des modèles vidéo les plus avancés développés par Google. En moins de deux minutes, une image fixe se transforme en clip animé de cinq secondes, sans invite textuelle, ni commande vocale. Tout se joue sur le visuel : un chien sur la plage, une enfant endormie, une rue vide au crépuscule. Pour ces scènes simples, l’effet fonctionne. Pour les compositions plus complexes, le résultat est inégal. Mais qu’importe : le mouvement fascine, même imparfait.
Pendant deux mois, les utilisateurs pourront profiter de dix générations gratuites par jour. Ensuite, il faudra souscrire à une formule Google. Ce détail, glissé en fin d’annonce, pose une question simple et familière : que nous vend-on vraiment ? La magie d’un souvenir réanimé ou l’adhésion progressive à un nouveau modèle économique basé sur l’IA embarquée ?
Côté utilisateurs, l’enthousiasme risque de cohabiter avec une certaine perplexité. À quoi bon cette fonction, si elle ne s’intègre pas aux usages quotidiens ? Peut-on vraiment “revivre” un moment à travers une animation générée à partir d’un seul cliché ? Et comment ces images retravaillées seront-elles perçues lorsqu’elles circuleront sur les réseaux sociaux, où la frontière entre réel et artificiel s’estompe déjà ?
Avec cette innovation, Honor joue une carte ambitieuse : celle de l’appropriation émotionnelle de l’IA. Si le pari est réussi, il pourrait changer la manière dont les utilisateurs créent et partagent leurs souvenirs. Sinon, ce sera une fonction de plus, vite oubliée dans l’arsenal de promesses technologiques.