Sciences

Rosetta détecte des composants de base de la vie sur la comète Tchouri

Est-ce que les comètes ont contribué à l’apparition de la vie sur Terre ? C’est une question que la communauté scientifique se pose. Selon les théories actuelles, l’eau de notre planète proviendrait à l’origine des comètes qui l’ont frappée il y a des millions d’années. La mission Rosetta a quelque peu remis en doute cette hypothèse en détectant que le taux entre l’eau lourde et l’eau normale est en effet trois fois plus élevé sur Tchouri que dans nos océans. Mais en détectant un composant de base à la vie sur Tchouri, le rôle des comètes semble indéniable.

Alors que les analyses de la comète Hartley 2 avaient révélé une eau compatible, la découverte faite par Rosetta suggère que les comètes issues de la ceinture de Kuiper ne sont pas la source d’eau de la Terre. Cette eau pourrait avoir été apportée par d’autres comètes, ou par des astéroïdes. Cette discussion autour de l’eau n’exclut pas le fait que les comètes ont pu jouer un rôle important dans l’apparition de la vie sur Terre. Concrètement, des molécules de glycine ont été détectées par la sonde européenne Rosetta, le plus simple des acides aminés qui est un composant de base des protéines.

C’est dès le mois d’octobre 2014, peu de temps après le largage de l’atterrisseur Philae, que les premières traces de glycine ont été mesurées. « Au début, les mesures étaient à la limite de détection des instruments, mais on a eu par la suite en 2015 des détections bien plus claires, incontestables, quand la comète s’est rapprochée du Soleil et que son activité a augmenté, éjectant du noyau un plus grand nombre de poussières », explique Hervé Cottin, astrochimiste à l’université Paris-Est Créteil et un des auteurs de l’article publié dans la revue Science Advances.

Comme la sonde américaine Stardust avait déjà détecté de la glycine sur la comète Wild 2, les mesures faites par Rosetta confirment la présence du plus simple des acides aminés, une brique fondamentale pour l’apparition de la vie, sur la comète 67P Tchourioumov-Guérassimenko. « Pour le moment, Rosetta n’a pas détecté d’autres acides aminés que la glycine, mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas présents dans la comète. Les autres acides aminés ont des formules chimiques plus complexes, et sont plus difficiles à former, et donc plus rares », souligne Hervé Cottin.

Pour renforcer encore plus l’idée que les comètes ont peut-être joué un rôle important dans l’apparition de la vie sur Terre, Rosetta a également détecté du phosphore, sous forme d’atomes seuls. « Le phosphore est en effet un élément indispensable à de nombreuses molécules biologiques, comme l’ADN et les membranes des cellules, mais on se demande comment il aurait pu être extrait des roches terrestres pour s’intégrer à la chimie organique », explique Hervé Cottin. Le phosphore n’avait pas été détecté par la sonde Stardust.

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